La légende raconte qu’originaire d’Asie Mineure, sainte Barbe aurait été décapitée par un père païen, au IIIe siècle après Jésus-Christ. La raison ? Convertie au christianisme, elle aurait refusé d’abjurer sa foi. Le colérique paternel aurait aussitôt été châtié par le Ciel et mourut frappé par la foudre. Depuis, sainte Barbe est censée protéger les travailleurs au contact du feu. Guidées par des considéra-tions paternalistes, les Houillères mettaient en œuvre, le 4 décembre, des rites d’atta-chement des Gueules noires à l’entreprise. A la Sainte-Barbe, des cérémonies de remises de médailles du travail, des banquets, des rencontres sportives prolongeaient ainsi la messe matinale où les salariés se rendaient sur leur trente-et-un. Les absents étaient pointés du doigt et s’exposaient à des tracas-series. « Il valait mieux aller à l’office, ne se-rait-ce que pour être vu de l’ingénieur », obser-vait un ancien mineur. Il est arrivé à Maurice Canlers de confession catholique de partici-per à cette cérémonie cultuelle bien évidem-ment boycottée par les athées et autres libres penseurs, mais à sa connaissance, « jamais personne ne s’est attaquée à la tradition en elle-même ».