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Mobilisation contre le « pass sanitaire »

Ne laissons pas faire ceux qui préparent la guerre !

par Pierre-Olivier POYART
Publié le 20 août 2021 à 10:50

Depuis mercredi 21 juillet, un « pass sanitaire » doit être présenté pour pouvoir entrer dans tous les lieux de loisir susceptibles de rassembler plus de 50 personnes. Il constitue la preuve que l’on n’a pas le Covid. Il peut être obtenu après un examen de dépistage virologique négatif, suite à la présentation d’un justificatif de statut vaccinal ou d’un certificat de rétablissement après une contamination par le Covid-19. La loi votée par le Parlement a permis de rendre ce pass obligatoire depuis le 9 août dans les cafés, les restaurants, certains centres commerciaux, les maisons de retraite, les trains, les avions, les cars interrégionaux... La loi prévoit que les salariés travaillant dans des lieux où un « pass sanitaire » est obligatoire devront eux-mêmes présenter leur « pass » à leur employeur, sous peine de voir leur contrat de travail et leur salaire suspendu, à compter du 30 août. Les soignants, quant à eux, au sens large (la liste des métiers concernés comprend par exemple les sapeurs-pompiers et les aides à domicile) seront obligés de se faire vacciner. À partir du 15 septembre, un soignant qui ne serait pas vacciné verrait son contrat de travail interrompu. En outre, la loi ne prévoit ni formation pour les salariés qui devront s’acquitter de la vérification des « pass sanitaires », ni possibilité de refus de leur part, ni mesure de protection... tout cela étant mis en place sans concertation, ni avec les syndicats, ni avec la médecine du travail. En revanche, suite à la mobilisation de ces dernières semaines, les récalcitrants ne devraient pas être menacés de licenciement, du moins, pas directement... Ce « pass sanitaire » constitue donc une grave violation de plusieurs principes du droit du travail et doit être combattu par les travailleurs et leurs syndicats. La mobilisation grandit en France contre cette injustice et cette politique répressive. Malheureusement, par pur opportunisme politique et par volonté de manipuler les foules, c’est l’extrême droite, et notamment Florian Philippot, en pleine campagne présidentielle, qui tente de récupérer à son profit la colère populaire. S’appuyant sur des réseaux chrétiens fondamentalistes voire fanatiques (catholiques intégristes, sectes évangéliques...), cette extrême droite nostalgique de Vichy diffuse de fausses informations sur les vaccins afin de jouer sur les peurs. Une nouvelle fois, ces religieux veulent contrôler notre vie... et notre mort ! Ils crient « Liberté ! Liberté !  » mais préparent en même temps une prise de pouvoir fasciste qui vise à interdire les organisation démocratiques (associations, partis, syndicats) et à instaurer une dictature militarisée, comme l’ont réclamé des militaires d’extrême droite lors du 60e anniversaire du putsch militaire d’Alger. Ne laissons pas la rue à ces ennemis de la liberté qui crient « Liberté ! » tout en conspirant ouvertement dans le but de mettre en place une dictature fasciste. C’est là qu’on constate qu’entre les libéraux autoritaires comme Emmanuel Macron et les fascistes comme Florian Philippot, il y une continuité idéologique : tous deux réclament la liberté ; tous deux draguent l’électorat religieux réactionnaire anti- vaccin... En effet, si le président Macron refuse de rendre obligatoire la vaccination, par exemple, pour tous les fonctionnaires, dans le cadre des droits et recours des statuts de la fonction publique, c’est parce qu’il compte sur les voix des chrétiens intégristes de droite pour sa réélection ! Au contraire de cette politique libérale autoritaire, c’est une grande campagne de vaccination qu’il faut mener, comme l’a réclamé récemment la pneumologue Irène Frachon dans Le Parisien. Aussi, le combat continue pour des vaccins gratuits, libérés des brevets et des profits des laboratoires pharmaceutiques, comme le revendique l’Initiative citoyenne européenne intitulée « Pas de profits sur la pandémie ». Ne laissons pas faire ceux qui profitent de la situation sanitaire pour faire avancer la militarisation et préparer de nouvelles guerres. Un autre point commun entre Emmanuel Macron et Florian Philippot, tout comme Marine Le Pen, c’est qu’ils sont partisans de la guerre : avec une augmentation de 25 % depuis cinq ans, le budget militaire de l’État français n’a jamais été aussi élevé ; l’armée française fait la guerre en Afrique pour soutenir les multinationales françaises et les potentats locaux « amis de la France  » comme les Déby père et fils au Tchad ; le Service national universel, qui se met peu à peu en place, a permis le bourrage de crâne militariste de 18 000 jeunes cette année... Tout cela avec la bénédiction, non seulement des chefs de l’extrême droite, mais aussi de Bolloré, catholique intégriste et milliardaire qui détient une grande partie des transports africains et des médias français, comme la chaîne CNews, où les fascistes comme Zemmour, et d’autres, peuvent déverser leurs flots putrides de haine raciste. Le gouvernement Macron s’attaque donc en même temps à la Paix civile dans notre pays et à la Paix internationale afin de renforcer la domination autoritaire de quelques milliardaires. Ne laissons pas faire les militaires et les milliardaires : osons agir pour la Paix, résister et dénoncer les menaces de guerre de plus en plus éminentes ! Avec la nomination de Thierry Burkhard à la tête de l’État-Major des armées, un ancien parachutiste de la Légion étrangère, le 22 juillet dernier, le ton est donné : c’est la guerre que le gouvernement français envisage, non plus seulement des guerres coloniales localisées en Afrique, mais « un conflit de haute intensité  ». Cette nomination a été annoncée lors du dernier sommet de l’OTAN en juin dernier, quand les États- uniens ont demandé une nouvelle fois aux pays membres, sous leur direction, France comprise, d’augmenter encore leurs dépenses militaires. Dans quel but ? Préparer la guerre contre la Russie et la Chine. Ne laissons pas faire ! À quelques mois des élections présidentielles, la défense de la Paix, la Paix civile dans notre pays et la Paix internationale, doivent redevenir des priorités pour tous les progressistes revendiqués. Les candidats de gauche ne doivent plus se taire et se soumettre au lobby militaro-industriel des milliardaires : il faut oser la Paix !