Conseiller général pendant 36 ans, Martial Stienne de Vitry-en-Artois, se souvient que lorsqu’il fut élu en 1979, « le groupe communiste au conseil général comptait quatorze membres ». Il en compte neuf désormais, soit cinq de plus qu’en 2015 ! Martial Stienne espère que cette progression produise « une dynamique au niveau du Parti ». L’élan « peut relancer notre activité là où nos sections végètent. Mais il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers, il faut continuer à travailler ». Et Martial Stienne d’envisager volontiers « un rapprochement entre Vitry et la section de l’Arrageois ». Créditée de plus de 15% des voix au premier tour dans le canton d’Aire-sur-la-Lys, Céline Lecat est l’étoile montante du PCF dans ce secteur rural qui « est loin d’être un bastion », commente David Thiebaut, le secrétaire de la section des 2 vallées (Aire-Saint Omer). Son statut naissant d’opposante de gauche a valu à Céline, durant la campagne, un tract « peu respectueux et pour tout dire dégueulasse » de Jean Claude Dissaux, le maire d’Aire, l’un de ses adversaires. Cette caricature de notable en dissidence du PS y établissait un parallèle entre l’extrême droite et le PCF. Consciente néanmoins d’avoir vécu « une belle aventure », Céline entrevoit un renforcement du PCF qui pourrait là encore passer par une fusion des sections des 2 vallées (Aire-Saint-Omer) et d’Isbergues. Pour Lucien Andriès, membre du PCF depuis 1956, « cette élection peut booster le Parti. Comment va-t-il désormais faire pour se renforcer ? C’est la question qui est posée ». Et l’ancien maire de Lillers de suggérer « de rajeunir les cadres en accordant une plus grande place aux jeunes. Nous avons ainsi pris contact avec la Jeunesse communiste et l’avons invitée à tracter aux portes de nos lycées ».
Rajeunir les cadres
Ces derniers mois, « quatre bulletins d’adhésion sont parvenus au PCF du Béthunois. Il s’agit de personnes qui ont entre 25 et 40 ans », se réjouit pour sa part Jacques Delelis. Et cette figure du PCF du Béthunois de constater que « depuis le dernier congrès, nous avons une nouvelle façon d’appréhender l’activité du Parti qui fait désormais valoir sa propre identité ; ce qui ne nous empêche pas de faire l’union avec des partenaires qui nous respectent comme ce fut le cas avec le PS pour cette élection. La façon dont Fabien Roussel aborde sa communication avec les médias, renforce aussi certainement notre visibilité ». La candidature d’un jeune communiste en la personne de Pierre Blanquart a tout autant conforté un « rajeunissement de l’image du Parti », soutient Jacques Delelis ravi de « laisser aux plus jeunes la bride sur le cou ». Il restera à concrétiser ces bonnes intentions dans la perspective de la présidentielle.
