Capture d'écran/PCF
Présidentielle 2022

Le sens d’un défi : celui des Jours heureux

par Philippe Allienne
Publié le 21 janvier 2022 à 14:44 Mise à jour le 24 janvier 2022

« Les plus beaux de nos jours sont ceux que nous n’avons pas encore vécus. Alors, écrivons-les. » C’est sur ces mots du poète turc - et communiste - Nâzim Hikmet que Fabien Roussel a conclu son discours de rentrée, ce lundi 17 janvier, place du colonel Fabien. C’est là qu’a été dévoilée, dans la foulée, l’affiche de campagne. Une affiche qui reprend avec gourmandise le slogan : « La France des Jours heureux. »

Il n’est pas si simple de défendre et de se battre sur un slogan comme celui-là. Mais il n’était bien sûr pas question de dévier de ce thème, emprunté au pro- gramme du Conseil national de la Résistance. Après avoir présenté ses vœux aux militants, à tous les Français et aux nombreux représentants de pays étrangers, le secrétaire national du PCF et candidat à l’élection présidentielle a répété avec force sa détermination. « Nous sommes déterminés, a-t-il dit, à mettre un terme au pouvoir de la finance, à mettre un terme à la fraude fiscale. (...) C’est un thème central. »

Le travail et les revenus

Agir pour les enfants de la maternelle à l’université, défendre l’école et l’enseignement public, mettre un vrai coup d’arrêt à l’américanisation de nos universités que dessine Emmanuel Macron en parlant d’université payante, se battre contre le chômage et pour le pouvoir d’achat, défendre l’environnement... Toutes les déclinaisons se rapportent à cela : « Cette nouvelle année 2022 doit être celle la défense de notre pouvoir d’achat ; celle de la hausse des salaires et des retraites. Nous sommes le 17 du mois de janvier et déjà pour beaucoup, les frigos ont du mal à se remplir. Nous avons décidé de mettre la question du travail et des revenus au cœur des priorités. » Fabien Roussel rappelle que 7 millions de personnes sont en train de recourir à l’aide alimentaire. Il insiste sur l’explosion du prix du gaz, de l’électricité, de l’essence. « Six Français sur dix ont diminué le chauffage. » Ils sont confrontés à la hausse des carburants comme des produits frais. Même les industries, comme les aciéries, ont dû réduire la voilure. Sans oublier les commerçants confrontés au même problème. Alors, pour lui, « l’argent, c’est le cœur de notre campagne. On a bien l’intention de prendre le pouvoir sur l’utilisation de l’argent. Nous sommes déterminés à prendre le pouvoir à la finance, aux riches, à mettre un terme à la corruption, à la fraude fiscale. (...) Nous sommes déterminés à investir dans nos services publics en recrutant 500 000 agents, à sortir de l’énergie fossile et à faire baisser la facture énergétique en investissant dans un mix énergétique avec une entreprise publique pour retrouver notre souveraineté ».

180 propositions

La France des Jours heureux, c’est aussi se réapproprier les moyens de production et réindustrialiser le pays, c’est encore « promouvoir la paix en Europe et dans le monde au lieu de s’adosser aux États-Unis qui alimentent une guerre froide » d’un autre temps. Alors, le candidat communiste invite le public à « envahir cette élection, à mettre dehors les libéraux et la République des privilèges pour construire une République sociale, laïque et démocratique au service du peuple et de la nation ». Certes, pour pallier la longue absence des communistes dans le débat national, il y a beaucoup de travail. Le candidat Roussel a écrit une lettre aux Français dans laquelle il présente sa candidature. Cette lettre sera, autant que possible, distribuée en main propre. Cela veut dire frapper à des millions de portes. Le programme sera présenté le 24 janvier. Il contient 180 propositions « is- sues de nos travaux en commun, de nos rencontres avec le monde du travail et des travaux de nos parlementaires ». 500 réunions publiques sont programmées. D’ores et déjà, Fabien Roussel donne rendez-vous à Marseille pour un premier grand meeting national. « Ça sentira bon la fraternité, la joie, la bonne humeur et la sueur. Ce sera olfactif mais naturel. » Un clin d’œil qu’il qualifie lui-même de « sympathique ».