« Je suis communiste parce que personne n’a encore trouvé une meilleure idée » écrivait Nâzim Hikmet. C’est précisément en citant le poète turc que Christian Picquet, chargé de présenter le texte amendé « Reconstruire l’espoir » (les propositions du PCF soumises aux sections et fédérations) a introduit la conférence nationale. La commission du texte, a pour sa part rappelé la sénatrice Éliane Assassi, a reçu 450 contributions individuelles ou collectives. Tous deux ont animé les travaux de la commission, en amont de la conférence des 10 et 11 avril. Elle a veillé, insiste Christian Picquet, à tenir compte, le plus précisément possible, « de ce qui remontait des contributions individuelles ou collectives (…), de favoriser le plus vaste échange entre les adhérents et au sein des instances du parti, de permettre l’enrichissement du document à partir de la richesse d’expériences qui nous caractérise, et d’ouvrir le chemin au plus large rassemblement des communistes, dans le respect de la diversité des opinions et des préoccupations qui s’expriment (…) ». « L’état d’esprit de la commission renvoie bien évidemment à la gravité du moment politique que connaît notre pays, comme d’ailleurs l’Europe et le monde (…) », explique-t-il dans son rapport introductif.
Lire aussi : « La marque de l’ambition que doit avoir le PCF »
Alors que la gauche se trouve dans un « état d’affaiblissement considérable », le rapporteur a rappelé que les communistes entendent « créer les conditions d’une nouvelle majorité politique, loin de toute rétraction sur la seule identité communiste ». La visée stratégique définie par le 38e Congrès, « celle d’une union populaire agissante, d’un Front populaire du XXIe siècle, est plus que jamais d’actualité. C’est à partir de cette visée stratégique que se pose la question de la candidature communiste, dont nous avons reçu mandat, du 38e Congrès, de réunir les conditions. Cette question est débattue dans le parti, comme le montrent les contributions parvenues au site internet. C’est parfaitement normal, eu égard à l’extrême complexité du moment politique ». Ces débats se déroulent également, a-t-il ajouté lors de l’ouverture de la Conférence, alors qu’un nouveau krach se dessine, plus dévastateur encore que celui de 2007-2008. « Le capitalisme est à la recherche de nouveaux paradigmes en le faisant payer au peuple. » Autre constat important, avant l’ouverture des travaux du week-end dernier, « on cherche à enfermer le pays dans le piège du mauvais remake du duel Macron-Le Pen ». Comme l’ont montré les nombreuses interventions qui se sont succédées samedi et dimanche matin, « le parti peut faire bouger les lignes du débat politique, en portant un projet ambitieux et les propositions qui en découlent, en appelant à l’intervention populaire qui est indispensable pour changer les rapports de force, en sachant s’adresser au monde du travail et à la jeunesse sans lesquels une majorité politique n’est pas envisageable ». Après l’adoption du texte, actant une candidature communiste en 2022, samedi 10 avril, les délégués ont eu à se prononcer le lendemain sur les trois candidatures qui s’étaient présentées : celle d’Emmanuel Dang Tran (qui a recueilli 18 voix, soit 1,97 % des suffrages exprimés), Grégoire Munk (résultat identique) et Fabien Roussel qui l’a remporté avec 671 voix (73,57 %). Les absentions ont représenté 22,48 % des voix.