C’est bien entourée que la verte Karima Delli a fait son entrée officielle en campagne ce vendredi 26 mars. Elle avait choisi pour cela un lieu symbolique, le théâtre de la Verrière à Lille, alors que le monde de la culture est en souffrance. La candidate a d’ailleurs annoncé qu’elle prendrait des mesures fortes pour soutenir le secteur dès son arrivée à la Région, si elle était élue. Tous les représentants des partis de gauche avaient fait le déplacement pour l’occasion : le Parti socialiste incarné par Patrick Kanner, la France insoumise (Ugo Bernalicis), le Parti communiste français (Fabien Roussel) mais aussi Génération.s, Génération écologie, Place publique ou encore le Parti radical de gauche, dernier en date à avoir rejoint le mouvement d’union.
Battre la droite et l’extrême droite
L’ambition est clairement affichée par la candidate qui souhaite avant tout en finir avec le « tête-à-tête mortifère entre la droite et l’extrême droite ». Face à l’actuel président qualifié de « candidat perpétuel aux élections », elle souhaite porter l’alternative et devenir la présidente « de tous les Hauts-de-France », « pour changer la vie des gens ». Rappelant le bilan de Xavier Bertrand qui n’a pas su « apporter les mesures concrètes » pour faire face au chômage ou à la crise sanitaire, elle affirme sa volonté de faire de la jeunesse la priorité de son mandat en leur octroyant la gratuité des transports régionaux et en expérimentant un revenu de solidarité qui leur serait dédié. Côté emploi, Karima Delli souhaite organiser des Assises de la transformation de l’industrie réunissant tous les acteurs concernés pour développer une feuille de route régionale sur 20 ou 30 ans. Pour elle, « hors de question » en revanche de reconduire les mesures de Xavier Bertrand pour l’emploi « qui n’ont pas marché » lors du précédent mandat.
Pour le retour des communistes à la Région
Fabien Roussel, secrétaire fédéral du PCF et député du Nord, un temps pressenti pour la tête de liste, a lui rappelé sa satisfaction de voir la gauche unie pour cette élection. « Il est essentiel de se rassembler car aucune de nos forces ne peut gagner seule. » Il rappelle que la volonté des communistes en faisant le choix du rassemblement est de bien celle de « faire en sorte que les forces de gauche et écologistes unies l’emportent » afin de « mettre en œuvre les valeurs et idées » qu’ils portent. Il a notamment salué l’adhésion forte des adhérents du PCF à cette union (78 % se sont exprimés en faveur du rassemblement) qui traduit « l’expression d’une volonté forte du PCF d’être uni dans les Hauts-de-France pour battre ce président très libéral ». Le secrétaire fédéral du PCF aspire à ce que cette union se fasse aussi dans d’autres régions, notamment dans la Normandie voisine autour de Sébastien Jumel. « Le choix que nous faisons nous communistes dans les Hauts-de-France, je souhaiterais que d’autres fassent la même chose. » Parmi les priorités que les élus communistes veulent défendre au sein du conseil régional : empêcher la privatisation des TER, créer une banque publique pour le climat et l’emploi afin de « disposer des ressources propres pour soutenir les projets (…), les entreprises et l’industrie », ainsi que la lutte contre la désertification médicale en multipliant la création de maisons de santé partout sur le territoire, en partenariat avec les Départements.
La crainte d’un report
La crainte reste cependant de voir ces élections à nouveau reportées en raison du contexte sanitaire. Le Conseil scientifique doit rendre ses conclusions dimanche 28 mars. Soulignant l’importance de maintenir l’activité démocratique malgré la pandémie, l’ensemble des candidats de la gauche unie ont fait part de leur volonté de voir cette élection maintenue au mois de juin. Ils ont néanmoins sollicité auprès du gouvernement la prise de mesures adaptées pour permettre de faire campagne au temps de la Covid-19, par exemple grâce au vote par correspondance ou par anticipation, ou via l’envoi de deux professions de foi, en début et en fin de campagne. Mais pour l’instant, il faudra bien faire sans.