© Jacques Kmieciak
Pas-de-Calais

Le bond en avant du PCF

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 2 juillet 2021 à 14:31

Ce lundi à Sallaumines, les militants communistes du Pas-de-Calais ont fêté leur succès aux élections départementales.

Des visages détendus. De fraternelles embrassades. D’engageantes poignées de main. Des sourires. C’est animés du sentiment du devoir accompli et convaincus d’« avoir bien bossé » que les militants communistes du Pas-de-Calais se sont retrouvés autour d’un barbecue, afin de célébrer la progression enregistrée par le Parti à l’élection départementale. Le groupe communiste au conseil départemental comptera en effet neuf membres dont deux apparentés, contre quatre en 2015. Autour du socialiste Jean-Claude Leroy, réélu président, le PCF devrait disposer de trois vice-présidents (contre deux, il y a six ans) avec Jean-Marc Tellier, Laurence Louchaert et Valérie Cuvillier. Fort de ces avancées, il s’agissait ce lundi « de battre le fer tant qu’il est chaud ! » déclare Hervé Poly, le 1er secrétaire, soucieux de conforter cette dynamique victorieuse en vue des législatives et de la présidentielle.

Un député en 2022 ?

Ça tombe bien, Fabien Roussel, le candidat du PCF, a fait le déplacement dans ce pays lensois où il aime « venir se ressourcer ». Et le secrétaire national du PCF de lancer à ses hôtes un « bravo à tous ! Grâce à vos votes, le Département reste à gauche. C’est ici que le RN prend sa plus belle claque ». Incontestablement, la stratégie d’union de la gauche, là où elle était nécessaire pour faire reculer l’extrême droite, s’est avérée payante. « Ce n’était pas évident, il a fallu convaincre les camarades de s’allier aux socialistes dans un Bassin minier où règne parfois une atmosphère de Guerre froide entre le PS et le PCF », poursuit Hervé Poly qui verrait bien le Pas-de-Calais s‘offrir « un député communiste en juin 2022. Le dernier, c’était Rémy Auchedé, il y a vingt-huit ans. Si on est intelligents, si on se fait confiance, on peut le faire ».

Karima Delli sur le grill

Le bilan des régionales est plus mitigé, même si le PCF a salué l’élection de l’un des siens, Bernard Baude, maire de Méricourt. La faute à Karima Delli, la tête de liste d’EELV, qui « n’a pas fait une campagne réellement unitaire. Il s’agit d’une erreur de sa part. Au premier tour de la départementale, l’ensemble des forces de gauche pesait 49 % des voix, à la régionale, la liste de Karima Delli n’en totalisait que 16 », indique Hervé Poly. L’absence de couleur rouge sur la profession de foi de la liste d’« Union de la gauche avec les écologistes » lui aurait tout autant porté préjudice. Dans les bastions de l’ex-Bassin minier, des électeurs communistes auraient ainsi voté, par erreur ou… simple attachement aux symboles, pour Lutte ouvrière qui arborait de surcroît le marteau et la faucille, comme à Grenay (14 %), Avion et Sallaumines (11 %) ou encore Méricourt (9 %). Une militante de Grenay, plutôt remontée, n’a d’ailleurs pas manqué de le rappeler à Fabien Roussel, heureux de se retrouver parmi les siens, mais pressé de rentrer à Paris où l’attendait le lendemain un « direct » avec Jean-Jacques Bourdin et BFM TV.

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Un groupe élargi Le groupe communiste se composera de Jean-Marc Tellier et Audrey Dautriche (élus à Avion), Carole Dubois et René Hocq (Lillers), Laurence Louchaert (Wingles), Valérie Cuvillier (Harnes), Brigitte Passebosc (Outreau), ainsi que d’Anouk Breton (Bully-les-Mines) et Michele Jacquet (Auchel), tous deux « apparentés communistes ».