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Nord

Les communistes se renforcent, l’extrême droite ne rentre pas

par Philippe Allienne
Publié le 2 juillet 2021 à 10:38 Mise à jour le 1er juillet 2021

La nouvelle assemblée du conseil départemental du Nord a été installée ce jeudi 1er juillet. Comme prévu, elle a porté à sa présidence Christian Poiret, chef de file pour le groupe Union pour le Nord. Il succède à Jean-René Lecerf.

Christian Poiret a été élu avec 52 voix sur 82 votants. Né le 12 novembre 1957 à Douai, ville dans laquelle il a grandi et fait ses études, il a réalisé une partie de sa carrière dans le négoce d’acier inoxydable au sein d’un groupe international. Il y exercera successivement, entre 1981 et 2009, les fonctions d’agent commercial, de cadre, de directeur adjoint et finalement, de directeur de site.

Aux manettes de l’austérité

En 1995, Christian Poiret est élu maire de Lauwin-Planque, commune de 1 700 habitants. Il est ensuite élu conseiller départemental du groupe Union pour le Nord en 2001, puis vice-président de la communauté d’agglomération du Douaisis en 2002. Il prendra la présidence de cette dernière en 2009. Il assure entre 2013 et 2015 la présidence du groupe d’opposition Union pour le Nord au Département du Nord avant d’en devenir le Premier vice-président en charge des finances, compétence à laquelle s’ajoutera plus tard l’aménagement du territoire, à l’occasion de l’alternance en 2015. « Je serai président de tous les Nordistes, de tous les territoires et de tous les élus. Je serai régulièrement présent dans chaque canton, en associant les forces vives du territoire. Nous avons une belle aventure à vivre ensemble » a-t-il affirmé après avoir salué la présidence de son prédécesseur.

Charles Beauchamp, jusqu’à présent président du groupe communiste, et Maryline Lucas ont été largement réélus face au RN dans le canton d’Aniche.
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Dans le canton de Douai, où il était candidat avec Caroline Sanchez, il était confronté au second tour à la liste de gauche portée par le maire socialiste Frédéric Chéreau. Son binôme a remporté l’élection avec 51,4 % des voix contre 48,6 % pour son adversaire. On notera cependant que les Douaisiens avaient dès le premier tour montré leur aspiration à vouloir le changement. La politique de Christian Poiret, dans l’agglomération, est loin de faire l’unanimité des habitants de la ville centre qui se sentent délaissés. Au Département, il était aux manettes de l’austérité. Mais sa campagne, qualifiée localement d’agressive, et le soutien peu compréhensible de Marc Dolez (qui soutenait par ailleurs le binôme communiste Charles Beauchamp-Maryline Lucas, dans le canton d’Aniche) ont finalement fait pencher la balance de son côté. Jean-René Lecerf ne doutait d’ailleurs pas de sa victoire.

Le bon combat des communistes

Cela étant, les binômes de gauche communistes et écologistes sortent vainqueurs dans 16 cantons. Pierre-Michel Bernard et Michelle Gréaume arrachent le canton d’Anzin avec 50,24 % des voix. Il était jusque-là détenu par l’Union pour le Nord. Les candidats communistes ont enregistré de très beaux résultats dans leurs fiefs. C’est notamment le cas à Aniche où Charles Beauchamp et Maryline Lucas sont reconduits avec 65,6 % des voix, laissant le RN loin derrière (34,4 %). À Aulnoye-Aymeries, le binôme Bernard Baudoux-Agnès Denys fait un score analogue avec 64,4 % contre 35,6 % pour le RN. Isabelle Choain et Jean-Claude Dulieu, à Aulnoy-lez-Valenciennes, sont sur la même ligne : 64,1 % contre 35,9 % pour le RN. À Denain, où la situation était très tendue, le binôme RN (46 %) est largement battu par le binôme PCF de Michel Lefebvre et Isabelle Zawieja-Denizon, lui aussi reconduit au Département. À Saint-Amand-les-Eaux, Fabien Roussel avait appelé à voter au second tour pour Éric Renaud et Claudine Deroeux (DVG). Il a été entendu et le RN est battu (32,2 % contre 67,8 %). Dans les cantons de Dunkerque-1 où la situation était serrée, le PS parvient à se maintenir et à gagner contre le RN. Une des grandes craintes pour cette élection était une entrée de conseillers d’extrême droite au Département du Nord. Son pari est manqué. Et en Picardie, elle perd ses sièges.