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Canton de Faches-Thumesnil

Union à gauche pour les valeurs fondatrices de la République

par Philippe Allienne
Publié le 11 juin 2021 à 12:00 Mise à jour le 22 juin 2021

Dans ce canton de près de 78 000 habitants pour 12 communes, l’un des plus peuplés du département, l’union a été trouvée entre LFI, le PCF, Générations.s et le PS. Ils affrontent deux listes dont une issue de la majorité sortante et une RN. Le maire de Faches-Thumesnil, Patrick Proisy, ne cache pas sa satisfaction d’avoir lui-même participé à la construction de cette liste qui «  empêchera la dispersion des voix ». Elle est conduite par le binôme Laurent Daudruy (LFI), 54 ans, consultant en informatique, et Sophie Prunes-Uruen (PCF), 47 ans, professeure des écoles. Leurs remplaçants sont respectivement Laurent Houpe (Génération.s) et Catherine Poutier-Lombard (PS). « Nous avons une chance pour cette élection, disent les deux candidats, celle de remettre les valeurs fondatrices de notre République au centre de notre politique locale. » Laurent Daudruy dénonce la logique d’austérité de la majorité sortante et aligne les chiffres : hausse de l’impôt foncier de 25 % depuis la première année du mandat, hausse de 13 % en 2018, démentant la promesse de ne pas le faire, réduction de l’effectif territorial, etc. La liste a été présentée devant la caserne des pompiers de Seclin, un symbole alors que les pompiers du Sdis déplorent un manque d’effectif de 120 personnes sur le département.

Lieu privilégié de la démocratie

Sophie Prunes-Uruen, conseillère municipale d’opposition à Seclin, souligne qu’il y a « beaucoup à faire sur le plan de la solidarité humaine et territoriale, une compétence départementale ». Pour elle, « l’échelon local est le lieu privilégié de la démocratie, celui depuis lequel les citoyens ont le pouvoir de faire rupture, de (re)conquérir leurs droits et d’imposer d’autres choix, économiques, écologiques et sociaux ». La candidate communiste signale qu’il y a de l’argent (le budget du Département s’élève à 3,5 milliards d’euros) et que « l’on peut donc reconstruire les services publics ». Elle cite également les allocataires du RSA et les trop nombreuses radiations, les 8 000 agents territoriaux, la division par deux de la dotation aux collèges... « C’est toujours en fin de mandat que l’on se rend compte qu’il existe des moyens », constate-t-elle en soulignant par exemple que sept millions d’euros viennent d’être débloqués en direction des jeunes. Revenant sur le RSA, elle estime « qu’avant de faire injonction aux allocataires de trouver un emploi, il convient d’abord de leur fournir des référents qui les accompagnent ». Elle dénonce par ailleurs les accusations de fraude dont font l’objet certains allocataires. Comme son colistier, par ailleurs conseiller municipal à Faches-Thumesnil, elle aspire à la mise en place de la transition écologique. « Nous savons le faire à Faches », commente Laurent Daudruy. Cette union à gauche et ce projet commun ont beaucoup séduit Laurent Houpe, qui lui aussi plaide pour la transition écologique et des actions concrètes en matière de transports doux. « Il faut repenser nos modes de déplacement et doubler le budget. Mais il faut aussi végétaliser les collèges et y créer des espaces nature et potagers. » La socialiste Catherine Poutier-Lombard (conseillère municipale à Faches-Thumesnil) rappelle n’avoir pas revendiqué de poste de titulaire, comme Laurent Houpe, pour travailler en bonne intelligence. Elle en profite pour donner un coup de griffe aux égos surdimensionnés. Elle préfère voir le Département se muer en vrai partenaire des communes en les aidant, sans faire de politique de guichet, dans les rénovations énergétiques et dans le domaine social.