C’est une gauche unie ou presque qui part à la conquête d’un canton détenu par le PCF jusqu’en 2015. En effet, si communistes et socialistes ont réalisé l’union des forces de gauche, c’est sans EELV qui a décidé de faire cavalier seul. « Nous avons des accords de désistement pour le 2nd tour », s’empresse de préciser Laurent Duporge, le premier secrétaire de la Fédération du PS du Pas-de-Calais. Car ici l’enjeu est bien de détrôner le RN qui l’avait remporté, il y a six ans. Pourtant en 2015, « nous étions arrivés en tête au premier tour, mais le mauvais report des voix socialistes au second, avait entraîné la victoire du RN. L’union est le choix de la raison », insiste Jean-Marie Fontaine, le secrétaire de la section PCF de Harnes.
Valeurs communes
Un choix qui aurait fait grincer quelques dents du côté de Billy-Montigny et de son maire, le communiste Bruno Troni, lui-même candidat malheureux en 2015. « Tout est désormais rentré dans l’ordre. Il faut savoir avancer et dépasser les rancœurs », commente Cathy Apourceau-Poly, sénatrice communiste du Pas-de-Calais. Le PCF et le PS sont donc totalement mobilisés autour du binôme composé de la communiste Valérie Cuvillier (52 ans) et du « divers gauche » Philippe Duquesnoy (66 ans), respectivement maires de Rouvroy et de Harnes. « Nous partageons des valeurs communes, l’humanisme notamment », assure Philippe Duquesnoy qui reproche au RN de « nationaliser cette élection départementale. Ses élus n’ont présenté aucun bilan ». Et pour cause : « Ils ont délaissé le terrain. À Rouvroy, ce sont des inconnus. Il faut renouer le contact avec la population et redonner toute sa place à notre canton dans l’échiquier départemental », insiste Valérie Cuvillier. Philippe Duquesnoy promet ainsi « d’être à l’écoute des besoins des habitants ». « Il nous reste beaucoup à faire au niveau des collèges. Il nous faudra aussi favoriser la mobilité en travaillant sur les modes de transport et aussi valoriser le travail des aidants », poursuit Valérie Cuvillier. Tous deux auront pour remplaçants Alain Roger (60 ans), maire « divers gauche » de Noyelles-sous-Lens, et Véronique Dendraël (48 ans), conseillère municipale communiste de Harnes.
