À Beauvais, où il est conseiller municipal d’opposition, le communiste Thierry Aury est bien connu pour arpenter le territoire et être présent sur tous les sujets proches des habitants (la fermeture de l’avenue Blaise-Pascal, les salariés d’AGCO pour les derniers en date). Secrétaire départemental du PCF Oise et membre du Conseil national du PCF, sa connaissance et son expérience du terrain son incontestable. Mais d’ici l’élection présidentielle, il se consacre d’abord à la campagne de Fabien Roussel.
Faire entendre une voix différente
Pour le suppléer, Christophe Gaignon, pour n’être pas adhérent au PCF, se reconnaît dans le discours rassembleur de Fabien Roussel. Maire adjoint de Crèvecoeur-le-Petit, une petite commune rurale intégrée à la communauté de communes du Plateau Picard, il s’efforce de faire entendre une voix différente sur des sujets comme les services publics, l’eau, l’assainissement, les déserts médicaux, les petits producteurs, etc. Il représente la dimension de la ruralité aux côtés de l’urbain Aury. Il est aussi un marqueur du rassemblement tant recherché pour contrer le député sortant. « Victor Habert-Dassault s’inscrit dans la dynastie Dassault installée depuis l’élection de Marcel Dassault en 1957. » Neveu d’Olivier Dassault, le député de l’Oise disparu en mars 2021, Victor Habert-Dassault a été élu député lors d’une partielle durant laquelle il a refusé tout débat. Précisément, explique Thierry Aury, « cette fois, nous allons essayer de mettre du débat politique pour ne pas laisser faire un vote clientéliste sur le nom de Dassault ». Pour l’heure, le député de droite est demeuré prudent sur son soutien à un candidat à l’Élysée : Valérie Pécresse ou Emmanuel Macron ? « On sait qu’il est Macron compatible. Comme ses prédécesseurs, il est du côté du manche gouvernemental. Il lui faut penser aux contrats d’armement signés avec l’État ! » souffle Thierry Aury. Qu’à cela ne tienne, les candidats portés par le PCF veulent faire en sorte d’être les plus à même de porter le rassemblement à gauche.