Le député Alain Bruneel manifestait déjà pour alerter sur la situation de l’hôpital public en 2018. © Marc Dubois
Dans la 16e circonscription

Alain Bruneel se bat contre le RN et l’abstention

par Philippe Allienne
Publié le 17 juin 2022 à 11:44

Dans la 16e du Nord, le candidat de la Nupes, le communiste Alain Bruneel, affronte Matthieu Marchio (RN) arrivé en tête avec 35,86 % des suffrages contre 33,59 % pour son adversaire.

« Les gens sont asphyxiés, les réfrigérateurs ont du mal à se remplir. Ils veulent du changement. » Alain Bruneel en est certain, la coalition que représente la Nupes apporte et peut apporter encore plus une dynamique nouvelle. Bien sûr, le taux d’abstention dans cette circonscription du Douaisis est lourd : 57,72 %. Mais hors Nupes et RN, les candidats des autres formations font des résultats très bas : 15,15 % pour Chantal Rybak (Ensemble !), 5,31 % pour Mady Dorchies (LR). Tous les autres sont en-dessous de 5 %. Cela dénote de ce ras-le-bol des citoyens. « Si nous sommes élus, estime Alain Bruneel, le Smic à 1 500 euros net, ce sera pour tout de suite. Car c’est possible. Tout le monde au sein de la coalition est d’accord sur ce point, comme pour la retraite à 60 ans qui viendrait très rapidement. » C’est tout l’intérêt pour lui de la Nupes qui entérine ainsi un chemin qui était déjà pris lors des mandats précédents. « Un chemin que nous avons tracé et sur lequel nous sommes d’accord », appuie-t-il. Lui qui a obtenu un score de plus de 55 % dans sa ville de Lewarde ou à Guesnain, la commune dont est maire sa suppléante Maryline Lucas, craint donc essentiellement l’abstention. « Car ce sont les citoyens qui sont les acteurs du changement. » Pourtant, affirme-t-il, on ne peut véritablement parler de démobilisation. « Les gens s’investissent ailleurs comme, par exemple, dans la vie associative. » Le problème est donc la représentation politique actuelle avec la personnalisation du président et les promesses non tenues. « Après l’élection présidentielle, on a l’impression que l’Assemblée nationale ne sert à rien. Or, c’est là que la coalition à un rôle à jouer. Nous sommes [les députés] un maillon d’une chaîne. Nous portons les préoccupations des gens et nous les transformons en propositions de loi. » Reste alors à persuader les abstentionnistes de se déplacer. Mais la campagne actuelle a ceci d’inédit que les candidats de la majorité présidentielle font les délicats en matière de report de voix. Les accusations « d’extrême gauchisme » portées contre la Nupes procèdent d’une stratégie assumée, estime-t-il. Comme si l’on voulait marginaliser définitivement les petits partis et les partis historiques qui gênent la majorité. « L’ennemi du président Macron n’est pas le RN, c’est la Nupes » s’étrangle le candidat communiste qui dénonce « un niveau de pensée politique dramatique ». Toute la semaine de l’entre-deux-tours, Alain Bruneel et sa colistière Maryline Lucas ont fait du porte-à-porte et du tractage pour convaincre encore. Avec un bilan à défendre et à transformer : la santé et l’hôpital public, les transports gratuits, la jeunesse, le pouvoir d’achat, la retraite, les services publics, etc.