Cheffe de file d’EELV dans le Bruaysis, Lisette Sudic est satisfaite de l’accord conclu nationalement. Sur le plan local, « on avait déjà dans l’idée qu’il fallait se rapprocher avec les autres formations de gauche », souligne-t-elle. Car, ancien bastion de la social-démocratie, la 10e circonscription détenue par l’extrême droite depuis 2017 « est à reconquérir ». C’est Sandrine Coquerie et Jordan Kieba de LFI qui porteront les espoirs de la Nupes. « Il nous fallait comme titulaire un candidat à la hauteur, prêt à s’engager pour cinq ans et capable d’argumenter », poursuit-elle tout en faisant observer qu’elle ne connaît pas Sandrine Coquerie, une ancienne communiste. Âgée de 56 ans, cette employée administrative en recherche d’emploi habite Pouilly, non loin de Beauvais (Oise). En 2021, elle s’était présentée à la départementale à Méru. Quant à Jordan Kieba (19 ans), son suppléant, il est étudiant en histoire.
Daniel Dewalle passe la main
Daniel Dewalle (PCF), qui était jusqu’alors pressenti comme le candidat du PCF, semble pour le moment plus réservé. « À 76 ans, ça ne me dérange pas de ne plus être candidat. C’est bien que des jeunes prennent le relais. Je le souhaitais, mais je n’aime pas la manière », précise l’ancien maire d’Houdain. Il se dit heurté « par la façon de faire de Mélenchon. Pour faire l’union, il faut être un animateur et créer de l’enthousiasme. Dans les faits, j’ai l’impression que Mélenchon est à la place d’un pilote d’une voiture avec le frein à main au démarrage ». Daniel Dewalle aurait aussi sans doute préféré comme titulaire un militant du cru...
Parachutage ou non ?
« Notre organisation s’était fixée une femme comme titulaire pour respecter la parité. Nous n’en avons pas trouvée dans la 10e circonscription », se justifie Arnaud Vanderhaeghe (LFI). Ce conseiller municipal d’opposition à Bruay-La-Buissière ne souhaitait pas s’engager dans cette campagne : « Ce n’est pas à 64 ans que je vais commencer une carrière politique. » Pour lui, « Sandrine Coquerie n’est pas à proprement parler une parachutée car elle habite les Hauts-de-France et de surcroît la circonscription ne lui est pas offerte sur un plateau ». L’intéressée se dit d’ailleurs « agacée par cette étiquette de parachutée. Je suis là pour aider et aussi conseiller Jordan. Je viens ici par militantisme ».
Impulser une dynamique
L’absence d’ancrage local pourrait cependant objectivement peser sur l’issue d’une élection d’autant que le binôme sera confronté à des élus du cru à l’instar de Thierry Frappé (RN, maire délégué de Labuissière) ou encore Michel Dagbert (LREM, sénateur et ex-maire de Barlin). Ce jeudi 12 mai, les forces vives de la Nupes locale devaient se rencontrer au local du PCF à Divion. Histoire aussi de dissiper les malentendus et d’impulser une véritable dynamique « afin de mettre un terme à la main-mise du RN dans le Bruaysis ».
