Hervé Poly retient trois enseignements majeurs de l’élection de dimanche : le tassement de la gauche, la progression continue et forte du RN [1] et l’essor de l’abstention [2]. « La situation est inquiétante », souligne-t-il. La façon dont s’est constituée la Nupes ne lui a pas donné entière satisfaction : « Il a été insuffisamment tenu compte pour la désignation des candidats de l’ancrage local, des forces militantes en présence ou encore du poids des élus reconnus pour leur travail. Dans le Pas-de-Calais, la gauche pouvait espérer atteindre la barre des 33 %, la Nupes n’en a obtenu que 20. Nous sommes dans la continuité des dernières régionales dans une logique de rassemblements sans convictions, de rabibochage sans réelle dynamique. Il faudra en tirer les enseignements. » Il lui semble aussi aberrant de sous-estimer la progression de l’extrême droite. « Ce serait une erreur d’analyse de résumer cette élection à un duel entre Macron et la gauche. En Pologne, en Ukraine, en Europe du Nord, l’extrême droite progresse partout sur notre continent dans un contexte d’aggravation de la crise. Chez nous, elle n’a jamais été aussi près du pouvoir », s’inquiète-t-il.
En finir avec l’austérité permanente
Quant à la forte abstention, elle serait due au fait que « les gens constatent depuis trente ans que la seule réponse à leurs préoccupations, c’est l’austérité, l’austérité, l’austérité… Qu’ils votent à droite ou à gauche, ça ne change pas leur vie. Alors, ils changent d’avis en s’abstenant ou en votant pour l’extrême droite ». P