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19e circonscription du Nord

Patrick Soloch et Isabelle Choain pour incarner l’espoir de renouveau

par Philippe Allienne
Publié le 13 mai 2022 à 12:00

Dans cette circonscription ouvrière, autour de Denain et Valenciennes Sud, tenue jusqu’ici par un député d’extrême droite et très marquée par la précarité, les candidats investis par le PCF ont bien conscience du défi à relever. Ils n’ont pas attendu pour retrousser les manches.

« Après d’illustres députés tels que Gustave Ansart, René Carpentier ou plus récemment Patrick Roy qui sont toujours en mémoire, il faut envoyer quelqu’un qui ait à cœur de travailler réellement, avec force, pour les besoins des gens de ce pays et de son territoire. » Ces candidats, qui se sont lancés dans la bataille pour reprendre la circonscription au député RN Sébastien Chenu, sont tous deux issus d’une famille ouvrière. Le titulaire, Patrick Soloch, est né il y a 64 ans à Douchy-les-Mines où il vit avec son épouse. Ils ont trois fils. Sa suppléante, Isabelle Choain, maire de Prouvy depuis 2008 et conseillère départementale depuis 2015, est née en 1960 à Valenciennes d’une mère assistante maternelle et d’un père sidérurgiste. Elle a trois enfants et bientôt six petits-enfants. Ils sont l’un et l’autre très ancrés sur leur territoire.

De nombreux chantiers dont la précarité

« Pas moins de 40 000 habitants, sur les 117 000 que compte la circonscription, vivent sous le seuil de pauvreté. Parmi eux, 13 000 vivent dans une pauvreté extrême, à savoir avec un à huit euros par jour. » Sous le regard grave et approbateur d’Isabelle Choain, lors de la présentation de leur candidature au siège de campagne de Denain, Patrick Soloch aligne les chiffres en s’appuyant sur le dernier rapport de l’OR2S (Observatoire régional de la santé et du social), commandité par la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut. Ils sont édifiants : 87 % d’allocations RSA en plus par rapport à la moyenne nationale, 57 % de chômage en plus, 48 % d’allocations aux adultes handicapés en plus. Leur réponse : augmenter très vite la base des minima sociaux, relever les minima vieillesse et les pensions. Et Isabelle Choain d’ajouter : « La précarité, c’est celle de l’emploi, mais c’est aussi la précarité sanitaire, la précarité du logement, etc. En tant que maire, j’ai vu la dégradation s’accentuer, même quand on travaille à deux dans une famille. C’est dur de payer les études des enfants, de se loger correctement, d’accéder aux loisirs. » Les chantiers sont nombreux. Il y a la santé. Sur la 19e, les médecins sont en nombre insuffisant. « Sur 122 médecins en médecine générale ou spécialisée, 54 ont plus de 60 ans. Parmi eux, 29 ont plus de 65 ans. Et pour les habitants, l’espérance de vie est de six ans inférieure pour les hommes et de quatre ans pour les femmes. Un homme sur trois décède avant 65 ans », martèle Patrick Soloch. Alors, c’est clair, « il faut très vite lancer et coordonner (...) des centres de santé pluridisciplinaires, dédiés aux soins et à la prévention, aidés par des organismes de santé à but non lucratif, mutualistes, coopératifs ou associatifs ».

Valdunes, victime de la concurrence libre et non faussée

Les candidats n’oublient pas les métiers pénibles où l’on trouve une majorité de femmes (salariés du nettoyage, aides à domicile...). Un véritable statut est nécessaire avec un Smic à 1 400 euros net. C’est précisément une des propositions programmatiques de la Nupes. Au chapitre de l’industrie et de l’emploi, Patrick Soloch ne se gêne pas pour égratigner la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, sur le dossier Valdunes. Elle a, accuse-t-il, « très clairement décidé d’abandonner un pan entier de notre savoir- faire ferroviaire du Valenciennois parce qu’elle refuse d’agir auprès de la commande publique, notamment de la SNCF, pour que l’on fabrique à Trith-Saint-Léger, ce qui est commandé par la France et ce au nom de la concurrence libre et non faussée ». Il pense bien évidemment à la menace qui pèse lourdement sur Valdunes et ses salariés. « C’est invraisemblable, si on ne fait rien, les usines de Trith et Leffrinckoucke pourraient fermer et leurs 368 salariés seront licenciés ». Alors, insiste-t-il, « il faut se battre avec une nouvelle majorité, un député qui, avec les agglomérations, les maires, les conseillers départementaux, défende cet outil majeur de la capitale du ferroviaire qu’est le Valenciennois ». Et si la gauche était au gouvernement après les législatives ? ose-t-on. « La question serait tranchée ! » La menace sur l’emploi industriel pèse aussi sur l’automobile où 800 à 1 000 salariés, selon la rumeur syndicale, seraient en danger chez Stellantis Hordain, voire Trith, dans les deux ans à venir. En cause, la fabrication des véhicules électriques qui demande 50 à 60 % moins de main d’œuvre. « Avec Valdunes, c’est près de 5 000 emplois qui pourraient être supprimés dans notre secteur dans un avenir immédiat. » La réponse du candidat : « Travailler sur un grand projet de réindustrialisation pour l’automobile autour du véhicule à hydrogène. »

Rassembler les énergies

La liste des questions sur lesquelles il faut se pencher n’est pas exhaustive. Patrick Soloch s’exprimera, durant cette campagne, sur le développement durable, la culture, la laïcité, le sport, l’égalité femmes-hommes, le logement, le handicap, la tranquillité publique... C’est cela, pour lui et sa suppléante, qui doit faire un mandat de législature « au cœur des préoccupations de la population ». Pour ce faire, tient-il à préciser, « il est nécessaire de rassembler toutes les énergies du territoire ». Il pense au monde associatif, aux syndicats, au monde économique, au monde éducatif et de la création. Être communiste, c’est être optimiste. Le candidat n’est pas à bout de ressources : « Les espoirs déçus, les promesses non tenues ont conduit beaucoup d’entre nous au renoncement. Je les appelle à retrouver les chemins du vote et de l’espoir ! »