Lutte ouvrière entend mener campagne aux portes des entreprises. DR
Législative dans la 8e circonscription du Pas-de-Calais

Une gauche divisée

Publié le 13 janvier 2023 à 16:03

Candidat malheureux de la Nupes lors de la législative de juin dont le résultat a été invalidé, Simon Roussel (LFI) a renoncé à se présenter au scrutin du 22 janvier prochain. Considérant le risque d’un duel entre Auguste Évrard (RN) et Benoît Potterie (majorité présidentielle) au second tour, « La France insoumise m’a demandé de ne pas être candidat. Je le regrette amèrement », souligne-t-il. Et Simon Roussel de pointer du doigt « l’absentéisme de Bertrand Petit à l’Assemblée nationale depuis cinq mois qu’il était élu » et surtout le fait d’être Macron-compatible. « J’aurais préféré une vraie candidature de gauche », commente l’assistant parlementaire de Caroline Fiat, vice-présidente de l’Assemblée nationale. Si, nationalement, LFI appelle à voter Bertrand Petit, l’Audomarois insoumis, son groupe d’appui local, ne fera pas campagne pour le candidat « divers gauche » et sa suppléante communiste Carole Dubois. Même son de cloche du côté d’Hélène Fayeulle (EELV), suppléante de Simon Roussel ce printemps. «  Je ne suis pas mandatée pour parler au nom de mon parti, mais à titre personnel, je me considère comme une militante écologiste, de gauche, hostile au cumul des mandats. Les électeurs comprendront… », lâche la 1ère adjointe à Arques.

Lutte ouvrière dans la bataille

Simon Roussel pourrait même appeler à voter pour Étienne Zannis. Comme en juin, ce dernier, un professeur en lycée professionnel de 32 ans, défendra les couleurs de Lutte ouvrière (LO). Son suppléant sera cette fois Guy Bruge, 61 ans, un ouvrier polisseur de la verrerie d’Arques aujourd’hui retraité. Fidèle à sa ligne de conduite, LO cible la classe ouvrière. Ses militants se sont déjà rendus aux portes de la verrerie d’Arques ou d’Aperam à Isbergues. Pour Étienne Zannis, « puisque ce sont les travailleurs qui font tourner le pays, ils sont capables de le diriger bien mieux que la grande bourgeoisie aveuglée par sa course au profit. La classe ouvrière est une force comme l’ont démontré les luttes de cet automne dans les raffineries ou à la SNCF. À elle d’en prendre conscience. Pour nous, son sort ne se règlera pas à l’Assemblée nationale, le changement de société sera le fruit des luttes. C’est sur cette base que l’on appelle à voter pour nous ». Et Étienne Zannis de revendiquer « l’interdiction des licenciements, le partage du travail, des augmentations des salaires ou encore l’indexation des prix sur l’inflation ». LO organisera une réunion publique le vendredi 20 janvier à 18 heures à la Maison des associations, allée des glacis à Saint-Omer.