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Bras de fer avec Pas-de-Calais Habitat

À Sallaumines, la municipalité voit rouge

par Jacques Kmieciak
Publié le 26 mars 2021 à 11:16

« Un mépris inacceptable ! Nous ne comptons pas laisser faire sans réagir ! » Maire de Sallaumines, Christian Pedowski n’en revient toujours pas de la désinvolture avec laquelle Pas-de-Calais Habitat traite le dossier de la réhabilitation immobilière du quartier des Blanches Laines.

Et pourtant, tout semblait bien engagé. En 2015, le bailleur procédait, sur l’insistance de la Ville, à la destruction de l’ensemble Picasso. « Les appartements étaient vétustes sans doute en raison du manque d’entretien. C’était devenu une zone de non-droit. De toute façon, je ne voulais plus de ce type d’habitat pour les Sallauminois. À l’époque, nous avions relogé les 80 foyers », souligne Christian Pedowski. Pas-de-Calais Habitat définissait alors un projet pluriannuel autour de la construction à partir de 2017 d’une trentaine de logements individuels dits « sociaux » en lieu et place des tours détruites. Situés à proximité, les immeubles Leblond et Guislain devaient quant à eux faire l’objet d’une entière rénovation à l’horizon 2028. « Aujourd’hui, ces deux projets sont dans l’impasse », s’indigne le premier magistrat.

Gagner du temps ?

En parallèle, dans le cadre d’un partenariat original, la municipalité obtenait de l’Établissement public foncier (EPF) un engagement à accompagner la Ville et le bailleur afin de « repenser l’ensemble du quartier et ainsi proposer aux habitants un nouvel horizon digne et respectueux ». La seule condition émise par l’EPF était la réalisation préalable d’une étude urbaine sur un périmètre élargi. Le mois dernier, ce point devait être délibéré lors du conseil d’administration de Pas-de-Calais Habitat. Il a été, pour d’obscures raisons financières, retiré de l’ordre du jour à la dernière minute. Pour Christian Pedowski, il ne s’agissait là que « d’un prétexte pour gagner du temps et ne pas honorer ses engagements ». Aussi, le 26 février dernier, organisait-il un rassemblement devant la Maison des solidarités de Sallaumines. Une centaine de personnes répondait alors son appel. Parmi eux : des ex-locataires de Picasso qui ont fini par perdre patience.

Nouveau faux bond du bailleur

Peut-être surpris par l’ampleur de la mobilisation, Jean-Louis Cottigny, le président de Pas-de-Calais Habitat proposait aussitôt aux élus sallauminois une rencontre programmée ce mardi 23 mars en mairie. Un rendez-vous que le bailleur n’a guère honoré ! « C’était trop beau. Les équipes de Pas-de-Calais Habitat ne seraient pas au point sur les protocoles sanitaires. C’est la raison évoquée. La mairie abriterait-elle un variant du virus frappé de la faucille et du marteau ? On pourrait presqu’en rire si la situation n’était pas si révoltante », ironise le maire qui attend désormais qu’on lui propose un autre rendez-vous. À défaut, il envisagera « la stratégie la plus adaptée » pour faire en sorte que le bailleur se préoccupe enfin du bien-être des locataires.

(Photo : Ils étaient une centaine à se rassembler à l’appel de la municipalité, le 26 février dernier.)