ÉNERGIE

La dérégulation ne profite qu’au marché

par Franck Jakubek
Publié le 5 décembre 2018 à 08:54 Mise à jour le 1er janvier 2019

Outil à la disposition de tous, le dernier documentaire de Gilles Balbastre, projeté à Wasquehal le 27 novembre, suscite un riche débat.

Trois projections du film Main basse sur l’énergie réalisé par Gilles Balbastre se sont déroulées mardi 27 novembre sur le site de Wasquehal à l’initiative des syndicats de la métropole lilloise de la fédération CGT des mines de l’énergie. « D’ailleurs l’idée est née ici », rappelle Yves Quintin, gazier retraité. « C’est vrai », confirme Gilles Balbastre.

C’est à l’issue d’une projection de Vérités et mensonges sur la SNCF, un précédent film réalisé et produit en 2015 avec l’aide des cheminots, dénonçant la casse du service public, qu’est donc décidé de mettre en chantier un documentaire mettant en perspective les stratégies des rapaces de l’écono mie sur la fabuleuse manne que représente la production d’énergie électrique en France grâce au service public d’EDF-GDF. Un pari réussi qui démontre l’implacable scénario mis en œuvre sous couvert d’énergies renouvelables, de discours écologistes vertueux mais de façade.

« Le film part du concret, du quotidien pour arriver à étendre la réflexion aux profits réalisés », souligne un participant.


Quand Gilles Balbastre (au micro) ne fait pas parler les gens dans ses films, il leur parle encore.

Main basse sur l’énergie est un outil à la disposition de tous. A répandre tel un contrepoison dans tous les cerveaux envahis de propagande libérale.

Pour en savoir plus

Main basse sur l’énergie est une co-production entre la FNME CGt et ses syndicats avec Là-bas si j’y suis. Plus d’infos sur mainbassesurlenergie.com

Gilles Balbastre fait parler des syndicalistes, mais pas seulement. Anciens fonctionnaires, décideurs, usagers, riverains de parcs éoliens, chacun montre l’envers du décor et l’immense gâchis financier que représente la privatisation à marche forcée de la grande entreprise nationale de l’électricité et du gaz.

Comme un contrepoison

Même si les militants espéraient plus de monde, une cinquantaine de spectateurs ont fait le déplacement, certains depuis Bruxelles. Une petite délégation accompagnait Miguel Viegas, député européen du Parti communiste portugais. « C’est en partant du concret qu’on peut comprendre, de l’usager jusqu’à l’Europe et son code génétique, qui a la culture financière dans ses gènes. Nous subissons la même chose au Portugal. Nous sommes tous dans le même bateau », rappela-t-il en félicitant le réalisateur et les organisateurs.

Dans un système où « rien n’oblige le gouvernement français à privatiser », la transition écologique ne peut passer que par une volonté politique encadrée par un service public.

Sur les grands équipements, comme les barrages hydrauliques évoqués dans le film, seule la puissance publique peut disposer des financements astronomiques nécessaires et de la capacité à assurer la maintenance et l’entretien.