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Zoom sur les origines de la crise.

La Sambre-Avesnois doit être reconnue en état d’urgence

Un vœu de Bernard Baudoux

Publié le 21 octobre 2022 à 15:36

En octobre 2021, le nouvel hôpital de Maubeuge ouvrait ses portes.Mais le capacitaire était de 265 lits au lieu des 379 que comptait l’ancien hôpital.Aujourd’hui, deux établissements coexistent en ville : l’ancien hôpital qui abrite quelques services dont la direction, et le nouveau, pour près de 100 millions d’euros. « Alors que notre centre hospitalier est structurellement déficitaire depuis de nombreuses années, cette situation accroît considérablement les difficultés financières de l’établissement », analyse Benjamin Saint Huile, député de la circonscription, qui a demandé à François Braun le placement de l’établissement sous statut d’administration provisoire. « Le gouvernement doit comprendre que le Sambre Avesnois a besoin d’un traitement particulier ». Arnaud Decagny, maire de Maubeuge, rappelle que le nouvel hôpital a été «  à l’époque décidé par le ministère de la Santé sur un investissement, sur un nombre de lits. C’était à prendre ou à laisser, mais on savait qu’on allait avoir quelques difficultés ». Bernard Baudoux, président de la communauté d’agglomération Maubeuge-Val-de-Sambre dénonce « une dette insupportable qui existe non pas par une mauvaise gestion mais par des décisions nationales et une tarification à l’acte » qui ne permet pas à l’hôpital d’équilibrer le budget. Il demande que « la Sambre-Avesnois soit reconnue comme territoire en état d’urgence absolue sur le plan médical, notamment avec la création d’une zone prioritaire d’installation pour les soignants et les médecins libéraux et un co-financement de l’État à 70 % de toutes les actions relevant de ce plan d’urgence ». La Commission Médicale d’Établissement, présidée par le Dr Dnanbounou, se réjouit d’avoir « réussi cet été à éviter la fermeture des urgences malgré une pression importante ». Elle souligne que l’État doit « s’impliquer davantage dans le soutien à l’investissement nécessaire au déploiement de son projet médical ». « Le débat actuel qui commence à l’Assemblée Nationale aboutira à l’Objectif National des Dépenses de l’Assurance Maladie et laisse supposer qu’il va encore manquer des crédits pour tenir les engagements pris avec le Ségur », explique Rémi Pauvros, président de la Fédération Hospitalière de France des Hauts de France. «  Un milliard d’euros sera nécessaire en plus l’année prochaine. Donc le CHM, sur ses projets, sur sa capacité à les porter, sera accompagné par la Fédération pour obtenir des crédits supplémentaires  » assure-t-il.