Reportage photo : Marc Dubois
27 janvier

Toutes les professions mobilisées pour la hausse des salaires et du pouvoir d’achat

par Alice Labro-Terrier
Publié le 28 janvier 2022 à 11:57

Près de 2 000 personnes ont défilé dans le rues de Lille, ce jeudi 27 janvier, pour réclamer une hausse des salaires et du pouvoir d’achat, à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef, UNL).

Parmi les manifestants ce jeudi, de nombreux personnels de l’éducation, particulièrement touchés par la hausse du coût de la vie. « Le salaire reste bloqué. Malgré nos qualifications, nos salaires restent bas. Au point qu’aujourd’hui, ils ont un mal fou à recruter des enseignants. Ils recrutent via Pôle Emploi et font appel à des retraités pour pouvoir assurer les remplacements... » déplore l’un d’entre eux. « Blanquer nous traite avec mépris. » Mais la mobilisation interprofessionnelle a rassemblé très largement, dans le privé comme dans le public, dans l’industrie comme dans les services, parmi les jeunes et les retraités. Ainsi, Karim, de SUD- Industrie, fait état du ras-le-bol généralisé de l’ensemble des travailleurs : « Le pot de miel, ils ont déjà tapé dedans et nous on racle le fond, on a les miettes. Les gens en ont marre. » Stéphane, de la CGT-Mines énergie, est lui mobilisé depuis trois jours pour une hausse des salaires chez EDF, contre les annonces du gouvernement pour obliger EDF à revendre à perte. « On est entrain de spolier ce qui appartient aux Français, pour rendre à des gens qui ne cherchent qu’à faire du bénéfice. » Dans le secteur de la santé, la colère aussi se fait entendre. Annick, de la CGT des Papillons blancs dans le Cambraisis, est venue pour défendre les emplois du secteur de l’aide à la personne : « Seuls les soignants seront revalorisés par rapport au Ségur. Toute une partie des salariés est oubliée. » Juliette, sage-femme au service de protection maternelle et infantile, souhaite faire reconnaître son métier en tant que profession médicale et réclame une égalité de salaires. « Pour les mêmes compétences et le même niveau d’études, on a un écart de salaire de plus de 500 euros avec nos homologues hospitalières », dénonce-t-elle. Le Comité des sans-papiers du Nord, lui, était aussi venu défendre les droits des travailleurs, avec ou sans papiers. Ichem, porte-parole du Comité, explique : « On se dit qu’une fois régularisés, on fera face aux mêmes problèmes que les travailleurs, ici et maintenant. On se bat pour la hausse des salaires et le gel des prix des matières premières. » Les étudiants aussi étaient dans la rue pour réclamer la fin de la hausse des frais de scolarité, alors que le président de la République a ouvert la porte, le 13 janvier dernier, à la fin de la quasi-gratuité de l’université pour tous. « L’enseignement supérieur n’est pas considéré par le gouvernement. On ne peut pas continuer à sous payer les professeurs, les personnels de l’éducation. Il faut augmenter les salaires, supprimer le gel du point d’indice, pour que tout le monde puisse vivre et étudier décemment » affirme Pierre Verquin, secrétaire fédéral des Jeunes communistes du Nord, à la tête d’un cortège jeune venu pour exprimer sa solidarité envers les travailleurs, dont ils feront bientôt partie.