© Marc Dubois
La jeunesse mobilisée

Après les vacances, toujours là !

par Nathéo DILLENSEGER
Publié le 27 février 2023 à 11:20

Présents dans chaque manifestation depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, les cortèges de jeunes cherchent à se remplir davantage. Si les moyens d’action divergent selon les organisations, toutes espèrent faire de la semaine du 7 mars un moment charnière et décisif.

Pour durcir le mouvement à partir du mardi 7 mars, l’intersyndicale semble pouvoir compter sur la jeunesse, très déterminée. Mobilisées depuis le début du mouvement, les organisations de jeunesse haussent le ton. Après la tentative de blocus de l’Université de Lille (sur le campus de la fac de droit) le 7 février, les étudiants n’ont pas lâché la pression et plusieurs dizaines de personnes ont occupé l’espace de travail collectif une semaine plus tard, avant de le libérer face à la pression des forces de l’ordre.

Lire aussi : « Fin du contrôle des absences les jours de grève : Témoignage d’étudiants boursiers ».

La coupure d’une semaine de vacances à partir du 17 février était une menace non négligeable sur l’importance de la mobilisation. Pour Yanis Di Bartoloméo, président de l’Unef (Union nationale des étudiants de France) de Lille, « ce n’est pas une semaine de vacances qui fera changer d’avis les étudiants mobilisés depuis plus d’un mois ». L’enjeu est donc de rassembler davantage. Les Jeunes communistes (JC) du Nord misent sur la pédagogie pour agrandir le cortège comme l’explique Noam Peter, responsable du secteur étudiant : « À partir du 6 mars, nous serons très présents dans les facs, sur les réseaux sociaux, pour expliquer la réforme et son impact sur les jeunes. »

Pédagogie et blocage pressenti

Tous seront dans la rue le mardi 7 mars et le lendemain à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, particulièrement affectées par cette réforme. Dans cette optique, les JC s’engagent à suivre toutes les actions menées par le collectif féministe « Nous toutes » et par la CGT. D’autres actions seront déterminées au rythme des assemblées générales. Les JC suivront tout particulièrement les mouvements de l’intersyndicale professionnelle pour soutenir les travailleurs par des opérations d’alimentation des caisses de grève. « Ce n’est pas un conflit intergénérationnel, c’est une question de lutte des classes », estime Noam Peter. Si les organisations et syndicats ne sont pas opposés à un blocage des facs, le nombre d’étudiants motivés déterminera leur implication. C’est le cas de Gaspard, militant Solidaires étudiants, qui souhaite un durcissement du mouvement. « On se greffe sur la force du mouvement selon les campus. Si on a la possibilité de bloquer, on le fera. » Tous estiment que la mobilisation peut gagner en importance. Un espoir alimenté par la banalisation des absences annoncée par l’Université de Lille au début du mois, après plusieurs demandes des syndicats. L’assiduité des étudiants boursiers n’est donc plus contrôlée les jours de grève. Jusqu’ici, entre deux et trois absences par semestre suffisaient pour perdre la bourse, évaluées au cas par cas. D’autres universités en France, comme à Dijon et Lyon, avaient pris les devants, permettant aux étudiants de se battre pour leur avenir et celui de leurs aînés.

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