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À Arras, 5 000 manifestants battent le pavé

Des jeunes inquiets

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 20 janvier 2023 à 09:46 Mise à jour le 25 janvier 2023

3 800 manifestants selon la police, mais 5 000 selon la CGT et la FSU. On n’avait pas vu une telle foule déambuler à l’appel de l’intersyndicale dans les rues d’Arras depuis le mouvement contre la réforme des retraites (déjà !) de 2010.

Peu de jeunes dans le cortège. Marguerite, 19 ans, étudiante en littérature anglaise à l’Université de Lille, et Lou, 15 ans, en bac pro dans un lycée de Lens, font figure d’exception. Elles manifestent côte à côte, un drapeau de la CFDT en main. « Nous avons du mal à nous projeter à l’âge de notre propre retraite. On est là par solidarité avec ceux qui vont être touchés par cette réforme injuste. C’est le cas de notre père, syndiqué à la CFDT, qui travaille à Groupama », expliquent ces deux sœurs originaires du Liévinois. « On en parle beaucoup entre nous à la fac. Un rassemblement y avait d’ailleurs lieu aujourd’hui », précise Marguerite. Et Lou d’indiquer que « les cours ont été annulés aujourd’hui au lycée faute de professeurs, mais de toute façon, je n’y serais pas allée ». Toutes deux espèrent que le mouvement gagnera en ampleur.

Même son de cloche du côté de Mathilde, 26 ans. Éducatrice à la Protection judiciaire de la jeunesse, elle dit en avoir marre « de voir le gouvernement taper sur les plus précaires et les ouvriers. Et les passages en force à coup de 49.3, ça commence à bien faire ». Mathilde se demande si elle percevra un jour une retraite : « Je travaille depuis cinq ans. Je suis en début de carrière. Pour moi, la retraite, c’est encore flou. Et d’ici là, bien sûr d’autres préoccupations (climat, etc.) viendront s’ajouter… Mais au rythme où ça va, de mauvais coups en mauvais coups, je me demande si je la percevrais un jour ou s’il faudra travailler jusque la fin de son existence  ? »

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Pas-de-Calais