Mouvement social

Karine Trottein dénonce les dérives liberticides de l’État

Publié le 24 janvier 2020 à 17:07

Le mouvement social se heurte de plus en plus souvent à des atteintes au droit de manifester. À Lille, le préfet du Nord a interdit deux manifestations d’emprunter le centre-ville et a interdit la « retraite aux flambeaux » de ce 23 janvier qui devait avoir lieu sous le signe du refus de la retraite par points.

Dans une lettre ouverte au préfet, datée du 17 janvier, la secrétaire fédérale (Nord) du PCF, Karine Trottein, réagit tant à ces restrictions qu’à l’usage « disproportionné » de la force par la police.

Voici son texte : « Cela fait plus d’un mois que des citoyens, des organisations syndicales et des forces politiques sont engagés dans un mouvement contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Ce mouvement est historique par sa durée et par l’adhésion populaire qu’il suscite. Le Parti communiste y prend part en participant notamment aux différentes actions et manifestations à Lille comme dans les différents territoires de la région.

Ces samedi 11 et mardi 13 janvier, les itinéraires de manifestation proposés par l’intersyndicale ont été refusés au motif que le parcours nuirait au commerce en centre- ville. Cette réponse n’est pas acceptable, interdire un tracé sous prétexte du soutien au commerce en cette période de soldes est un premier virage vers la remise en cause du droit de grève qui est un droit constitutionnel. La réponse en termes de maintien de l’ordre ne l’est pas plus. Nous avons vécu samedi 11 janvier, lors du passage du cortège aux abords de la Gare Lille-Flandres un usage disproportionné de la force. Des lancers en hauteur de grenades de désencerclement ont pu être notamment constatés.

Lors de cette manifestation du 11 janvier, des représentants des organisations syndicales et politiques belges étaient présents et ont été particulièrement choqués de ces méthodes. Ces usages sont contestés par de nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme. Dans de nombreux pays, on privilégie les méthodes de désescalade de la violence. En Catalogne, l’usage du LBD a été abandonné suite aux blessures subies par les manifestants. » (...)

La section lilloise de la LDH a déploré dans un communiqué à l’AFP ce « pas de plus » que fait l’État « vers l’altération du droit de manifester et de la liberté d’expression !  » Elle constate une « Une volonté de l’État (...) d’ignorer totalement les corps intermédiaires ». Cela avait commencé avec les Gilets jaunes à qui l’État pouvait opposer l’absence d’organisation. « Ce n’est pas du tout le cas des organisations syndicales », fait observer la LDH.