© Jacques Kmieciak

La bataille des retraites sur le terrain

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 27 janvier 2023 à 14:47

Ce lundi 23 janvier, les communistes du Ternois sont allés à la rencontre des Français sur le marché de Saint-Pol. Morceaux choisis.

À l’entrée des usines, sur les marchés, au porte-à-porte, comme souvent les militants du PCF sont les seuls à occuper le terrain de la bataille idéologique contre cette réforme des retraites rêvée par Emmanuel Macron. À Saint-Pol-sur-Ternoise ce lundi, ils bravent le froid, tracts à la main, en vue d’annoncer la réunion publique de ce vendredi [1]. À l’ombre du campanile qui domine la place Pompidou, ils interpellent la poignée de chalands, âgés pour la plupart. Certains s’improvisent en as de l’évitement... D’autres acceptent volontiers la discussion.

Détricoter le discours du gouvernement

Patrice, un ancien maçon de 64 ans à la retraite, appréhende comme une « magouille » l’annonce d’une pension minimale à 1 200 euros dans la mesure où tous les retraités n’en bénéficieront pas. « C’est pour ça qu’on fait une réunion publique. Il s’agit de démonter les mensonges du gouvernement », lance Benoît Roger. Pour ce militant du PCF 62, cette réforme n’est pas nécessaire : « Il est annoncé une dette de 12 milliards du système des retraites dans 20 ans, mais Macron prévoit de mettre 400 milliards dans l’armement pour financer l’Otan. On achète deux chars en moins et la question est réglée. » De toute façon, « ils vont faire passer la loi à coup de 49.3 », s’inquiète Patrice. « Pas si on se mobilise. En 1995, Juppé a reculé. Et jeudi dernier, nous étions près de deux millions dans la rue », le reprend Edmond Bruneel du PCF du Ternois. C’est indéniable ce travail de sensibilisation porte ses fruits... « Plutôt que s’en prendre à ceux d’en bas, attaquons-nous aux vrais assistés que sont les grandes entreprises exonérées de cotisations sociales », embraye Edmond Bruneel. À proximité, un passant, âgé de 66 ans, peste contre les retraités qui disent « s’en ficher de cette réforme. Jeudi, je n’ai pas manifesté, mais mes frangins oui ».

Ne pas se tromper de cible

« Il faut donner la place aux jeunes. Pourquoi nous imposer deux ans supplémentaires ? On travaille toute notre vie pour y arriver et parvenus à l’âge de la retraite, on nous baisse nos droits », se lamente Patricia, une femme de ménage de 61 ans. Elle se dit « usée ». Emmanuel, son compagnon, meurtri par des années de labeur dans le bâtiment, acquiesce.

La jeunesse : un enjeu

En cette matinée, peu de jeunes à convaincre « de ne pas se laisser séduire par une retraite par capitalisation. Depuis la loi Touraine, on a mis dans la tête des “20-35 ans” que le système ne marchait plus. Il va être difficile de leur faire admettre le contraire », imagine Benoît Roger. Il est onze heures. Les combattants de cette guerre de classe s’offrent une pause au Café de la... Paix. Le café noir avalé, il est temps de repartir au charbon afin de convaincre aux portes de Herta, une entreprise du secteur agroalimentaire, la classe ouvrière du bienfondé des thèses défendues par le PCF porteur de l’exigence d’un référendum sur le sujet.

Notes :

[1Le vendredi 27 janvier à 18 heures à la Maison pour tous, rue du 8-Mai à Saint-Pol-sur-Ternoise, en présence de Dominique Watrin, ex-sénateur.

Mots clés :

Pas-de-Calais