Alors que le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur le texte de la réforme le 14 avril, le prochain rendez-vous donné par l’intersyndicale, dans la rue, est prévu pour le jeudi 6 avril. Tout laisse penser que les manifestants seront toujours aussi nombreux. La présence des jeunes s’est considérablement renforcée depuis le passage en force de la réforme avec l’utilisation du 49.3. Nul doute qu’elle se confirmera. Désormais, la revendication pour le retrait du texte s’est enrichie d’une exigence de plus de démocratie et de participation au débat public.Voilà, explique le sociologue Camille Peugny, qui « coupe court à la rhétorique du gouvernement selon qui la réforme des retraites est faite pour les générations futures et pour leur assurer une retraite. » Précisément, que peut-on attendre du rendez-vous proposé par Élisabeth Borne, la semaine prochaine, aux représentants de l’inter-syndicale ? On sait déjà que le gouvernement refuse la demande de médiation de quelques semaines que sollicitent les syndicats. « Une fin de non recevoir irresponsable », juge le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger. L’ensemble des syndicats demeure de toute façon inflexible sur le report de l’âge légal de départ à 64 ans. De son côté, le gouvernement refuse de discuter ce point. L’invitation de la Première ministre prend toutes les allures d’une fausse ouverture et d’une fausse volonté de décrispation.
Un référendum pour sortir de l’impasse
Comment sortir de l’impasse ? Il reste une piste précieuse : l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) dont la demande a été déposée par la gauche. On peut raisonnablement penser que le Conseil constitutionnel jugera cette requête recevable. La procédure est certes compliquée et longue et si elle aboutit, elle n’est pas suspensive. Cela ne fait pas perdre d’optimisme du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. « Peut-on imaginer un seul instant que le président de la République prenne le risque de promulguer la loi alors qu’il y a un processus référendaire en cours ? » interroge-t-il. En attendant, la colère populaire continue de gronder. Elle est portée par toutes les couches de la société. Le monde de la culture (lire en page 9) n’est pas en reste.