© Gisèle Gori
Boulogne-sur-Mer

Malgré la méthode « evanesco » de la sous-préfète, des manifestants en rangs serrés

par Etienne Alain
Publié le 17 février 2023 à 10:36

Du mystère de l’évaporation des manifestants... qui reviennent pourtant chaque semaine.

Face à la permanence boulonnaise, fermée, du député macroniste (ex-UMP) Jean-Pierre Pont, des policiers discutent. « La queue du cortège est encore à la sous-préfecture ; y’a du monde ! On n’a pas fini de compter... » C’est plus que les fois précédentes. Certains policiers sont d’ailleurs contents d’en discuter avec les manifestants. Une demi-heure plus tard, pour la police, les manifestants n’étaient plus que 5 000 (contre 6 000 la fois précédente) pour tomber à 3 500 à midi... La méthode « evanesco » (cf. Harry Potter) de la sous-préfète boulonnaise est ici utilisée à plein. Bon, le problème est qu’on a beau les faire disparaître, ces manifestants reviennent chaque semaine ! Pour les syndicats les chiffres oscillaient entre 10 800 et 12 500. Et c’est vrai qu’ils avançaient en rangs serrés dans les avenues de Boulogne-sur-Mer, traversant Capécure, le quartier de la marée avec ses nombreuses usines « à poissons », salués par des travailleurs non-grévistes. Encore plus de familles, d’ados et d’enfants que la fois précédente. Avec le message le plus simple et le plus évident pour les plus jeunes : ils veulent que leurs grands-parents continuent à vivre après leur retraite. C’est souvent dit avec des mots d’enfants, parfois inscrits sur de petites pancartes, mais c’est clair.

Retraites et salaires...

Toutes les professions du secteur étaient également représentées, du privé comme du public ainsi que tous les partis et élus de gauche et écologistes. À Boulogne-sur-Mer, des syndicats de policiers sont également présents depuis le début du mouvement. Hormis la grande diversité des manifestants, on remarque aussi que les revendications salariales sont de plus en plus accolées à celles opposées à la contre-réforme gouvernementale des retraites. Une préoccupation qui s’était traduite par un mouvement engagé chez Findus avec des débrayages pour des augmentations de salaires après l’échec des négociations avec la direction. Face au mouvement, cette dernière s’est résolue à discuter cette semaine. En attendant, les syndicats préparaient activement les manifestations du 16 février qui tombaient cette fois en pleine période du carnaval du Portel.

Mots clés :

Pas-de-Calais