Liberté Hebdo
Sur le littoral

Toutes et tous en rangs serrés

par Etienne Alain
Publié le 3 février 2023 à 14:23

Les chiffres des manifestations sont toujours sujets à caution. Pour les syndicats du Pas-de-Calais, les manifestants étaient cette fois 5 000 à Saint-Omer, 7 000 à Calais, 5 600 à Arras, 8 500 à Boulogne-sur-Mer. Pour la police, c’était obligatoirement moins. Pour Nord Littoral, Calais connaissait « une mobilisation toujours forte mais en baisse » tandis que France 3 constatait la forte mobilisation mais identique au 19 janvier. Quand on ne sait pas trop compter, on fait comme nous : on prend un repère - un quai sur les ports, une grande rue ailleurs -, s’ils sont plus remplis que la fois d’avant, c’est qu’il y a plus. Moins remplis il y a moins. Quand un quart des manifestants se trouve toujours place d’Armes à Calais alors que la tête atteint le rond-point de la gare SNCF… ça fait plus que le 19. Idem à Boulogne où la queue démarrait enfin du célèbre Bar Hamiot quand la tête baguenaudait déjà dans les rues piétonnes … Le tout en rangs serrés.

Pourtant, tout le monde craignait. Parce que deux jours de grève dans le mois c’est deux jours de salaire en moins ; parce que le petit vent glacé venu de la mer qui vous transit jusqu’aux os ; parce que « la barre était haute après le succès du 19 » commentait un militant. À Calais, la première heure était tendue, les manifestants arrivant par petits groupes. Et puis personne n’a compris. D’un coup ça a grossi par groupes entiers : des fonctionnaires, des salariés du privé, des « primo-manifestants » qui affichaient leur premier engagement, des jeunes et des femmes en plus grand nombre... De la Halle aux rues bordant la Tour du Guet, la place était noire de monde. Les organisations syndicales et leurs soutiens ont donc de bonnes raisons d’être satisfaits même si la bataille n’est pas finie.

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Pas-de-Calais