Claire L'Hoër s'est plongée dans ses souvenirs d'enfance Crédit photo : Claire L'Hoër
« Guide secret »

La Côte d’Opale expose ses trésors

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 11 novembre 2022 à 16:38

Originaire de la Côte d’Opale, Claire L’Hoër révèle, dans un ouvrage d’excellente facture, « ses » secrets d’un territoire.

Ce livre, plus que d’autres encore, elle a envie de le défendre bec et ongles. « L’écrire a été un véritable plaisir. Je l’ai fait en pensant à ma famille. J’y ai en effet rassemblé les fruits de conversations que j’ai pu avoir le dimanche à table, avec mon père et mes oncles, férus d’histoire. On y évoquait le Boulonnais et la Grande Armée chère à Napoléon ou le château d’Hardelot avant sa transformation en musée », sourit cette historienne et écrivaine de 53 ans. Son idée ? Faire connaître ces «  endroits magiques, extraordinaires et parfois poétiques » souvent ignorés du grand public. Cette côte « reste méconnue. En général, les gens qui n’habitent pas notre région, s’imaginent qu’il n’y a rien à y voir. Aussi n’y viennent-ils pas en vacances. Mais une fois qu’on y a mis les pieds, on l’aime et on y revient ». De la naissance supposée de Godefroy de Bouillon à Boulogne (1058) au rachat de Dunkerque aux Anglais par Louis XIV (1662), des activités mortifères des naufrageurs de Wissant et d’Audresselles aux travaux imposés à la main-d’œuvre esclavagisée du Mur de l’Atlantique, Claire L’Hoër nous plonge au cœur du riche passé patrimonial et historique d’une bande littorale qui s’étend « théoriquement de la baie de Somme à Malo-les-Bains ». S’autorisant quelques incursions à l’intérieur des terres (abbaye de Valloires, faïences de Desvres), elle dresse aussi le portrait de ces hommes et femmes (José San Martin, Louis Blériot, Louise de Bettignies, etc.) qui ont marqué de leur empreinte ce territoire.

Des coups de cœur

«  L’appellation Côte d’Opale a été inventée au début du XXe siècle à des fins de promotion touristique. Elle n’a pas de dimension scientifique et recouvre des réalités culturelles et linguistiques distinctes  », souligne celle qui avoue une tendresse particulière pour Boulogne dont elle est native. «  Contrairement au port, la vieille ville a eu la chance d’être épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Elle a conservé ses trésors : son château, son beffroi, ses murailles. Elle vaut le voyage », assure-t-elle. Montreuil-sur-Mer, avec ses maisons anciennes, ses rues tortueuses, sa muraille, sa grande place, retient tout autant son attention passionnée. Il s’en dégage «  une impression d’harmonie. Son atmosphère nous renvoie aux XVIIIe et XIXe siècles. La ville est comme fossilisée au sens positif du terme  ». A la faveur de chapitres courts richement illustrés, cet ouvrage se picore plutôt qu’il ne se dévore de A à Z. Effectivement, « il peut se lire comme un guide pratique lorsqu’on est sur place ou confortablement assis dans son canapé en fonction de ses centres d’intérêt », concède volontiers Claire L’Hoër.

• Guide secret de la Côte d’Opale, par Claire L’Hoër. Editions Ouest-France. 14 euros.