Réunis le mercredi 13 juillet au matin au rond-point des urgences de l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, les infirmiers et les aide-soignants ont dit leur ras-le-bol et leur épuisement.Le personnel a dressé un constat accablant :
- Les heures supplémentaires effectuées dans le service ne sont pas payées. En 9 ans d’exercice ils comptabilisent 497 heures supplémentaires non récupérées.
- Les locaux sont inadaptés au fonctionnement du service. A cela s’ajoutent la vétusté et le manque de matériel
- En cas d’absences, la continuité du service est assurée en interne (auto-remplacement) ce qui accroit le nombre d’heures supplémentaires.
- L’amplitude horaire s’élève parfois à 60 heures par semaine avec à la clé épuisement, stress, sentiment de mal faire, mise en danger possible des patients etc.
- Le manque de personnel entraîne des temps d’attente aux urgences pouvant aller jusqu’à 12 heures avant une prise en charge par un médecin. « Comment, s’indigne le personnel soignant quand on se trouve en situation d’urgence parfois vitale, peut-on admettre cette forme de maltraitance insupportable pour les personnels comme les patients ? »
La mobilisation a montré que la lutte paie. Le directeur de l’hôpital s’est engagé à :
- Assurer le remplacement des arrêts longs.
- Décharger les soignants de la gestion du matériel (lister le matériel défectueux, commandes, etc., tâches d’ordinaire dévolues à un intendant à un intendant actuellement en maladie) par l’embauche prochaine d’un nouvel intendant.
- Créer un poste d’infirmière de jour supplémentaire et un poste d’aide-soignant 24h sur 24.
La section communiste de Boulogne-sur-Mer souligne, non sans ironie, que « des mesures rapides avaient d’ailleurs déjà été prises : une infirmière en congé depuis avril a été remplacée... le 11 juillet ! ». Par ailleurs, la fin de l’auto-remplacement avait été actée 15 jours plus tôt. Elle est intervenue après la menace de fermeture du service. Pour cette action syndicale, la solidarité a dépassé le cadre de l’hôpital de Boulogne puisque le 13 juillet, des militants CGT ont fait le trajet depuis Liévin. Ces salariés travaillent en tant qu’aide-soignants dans une structure privée à but non lucratif auprès de personnes lourdement handicapées (Les champs dorés à Servins près de Béthune) et les problématiques se ressemblent. Claire Parmentier, responsable de l’UL de Liévin et secrétaire départementale CGT, confirme les difficultés de la structure.