VIOLENCES CONJUGALES.

Le Sénat adopte une aide universelle d’urgence en faveur des victimes

Publié le 30 octobre 2022 à 20:16

Jeudi 20 octobre, le Sénat examinait une proposition de loi créant une aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales, adoptée à l’unanimité.

Ce texte, présenté par Valérie Létard, Sénatrice UDI du Nord, consiste en l’attribution d’un prêt sans intérêt, dont le montant est versé en trois mensualités par la caisse d’allocations familiales compétente, au bénéfice de la victime contrainte de quitter le domicile conjugal pour échapper aux violences. Il est conditionné à un dépôt de plainte ou un signalement adressé au procureur de la République. Cette proposition de loi est largement inspirée de celle déposée par Michelle Gréaume, Sénatrice PCF du Nord, en février 2021, consistant en l’attribution du RSA en urgence aux victimes de violences intrafamiliales. Un dispositif par ailleurs expérimenté dès le mois prochain dans l’arrondissement du Valenciennois, à l’initiative du Département du Nord. Saluant l’adoption de ce texte, et les modifications apportées au cours de l’examen parlementaire, Michelle Gréaume a précisé que : «  La mise en place d’une aide financière d’urgence aux victimes permettra d’encourager cette démarche de départ salvatrice. Outre l’emprise exercée par le conjoint, c’est le manque de ressources financières qui retient les femmes de quitter le domicile conjugal dans un contexte de violences. En effet, il est fréquent que les victimes n’aient pas accès au compte bancaire du foyer, ou qu’elles n’aient pas de source de revenus personnelle. Le départ est alors synonyme de difficultés à assurer, pour elles et pour leurs enfants, les achats de première nécessité. Très souvent, ces difficultés contribuent à un retour contraint au domicile conjugal  ». « Si ce principe de soutien au départ d’urgence n’a pas vocation à remettre en cause le principe d’éloignement des auteurs des violences, ni à résoudre à lui seul l’ensemble de la problématique des violences faites aux femmes, il s’agit néanmoins d’un premier pas, qui doit être salué, pour accompagner les victimes de violences conjugales. »

Les violences conjugales en chiffres

En 2019, l’Observatoire national des violences faites aux femmes recensait 213 000 victimes de violences physiques et sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint. Selon le bilan du ministère de l’intérieur paru cet été, le nombre de féminicides a augmenté de 20% en 2021 par rapport à l’année précédente : 122 femmes sont décédées, contre 102 en 2020.