Erwan Jacquemart, (secrétaire fédéral à la vie du parti) et Karine Trottein, secrétaire de la Fédération Nord. ph Marc Dubois
PCF

La fédération du Nord a lancé ses assemblées générales pour une réflexion forte avant le congrès

Publié le 14 octobre 2022 à 19:13

Rencontrer un maximum de communistes pour nourrir une réflexion avant le congrès statutaire du PCF qui se tiendra les 7, 8 et 9 avril 2023. Tel est le principal objectif que se fixe la fédération du Nord en organisant des assemblées générales sur son territoire d’élection.

Après Douai, Avesnes et Cambrai, et avant Dunkerque, le 24 octobre et Valenciennes le 3 novembre, l’assemblée générale qui s’est tenue à Lille le 7 octobre a tenu ses promesses.Initiées par la fédération du Nord, elles font le plein de questions. Elles sont organisées sur trois temps : La politique actuelle, premier temps de la réunion permet d’aborder les questions internationales et en particulier la guerre russo-ukrainienne. On parle beaucoup de la nécessité de militer pour la paix, on aborde aussi la montée des extrêmes droites en Europe avec, paradoxalement, les victoires de la gauche en Amérique du Sud. Mais outre le chapitre international, les participants planchent également sur le bilan des élections présidentielle et législatives. Si l’on considère les quatre premières réunions, force est de constater, souligne Erwan Jacquemart (secrétaire fédéral de la vie du parti) que les participants ne s’expriment pas également sur les mêmes préoccupations. C’est que, par exemple, les élections législatives n’ont pas été vécues partout de la même manière. Cela a varié en fonction des accords Nupes. Les deux autres temps des assemblées se concentrent sur les aspects financiers, c’est-à-dire sur les moyens de la fédération, et sur les propositions qui seront élaborées pour le congrès de 2023.

La Nupes en question

On le devine aisément, la Nupes qui a émergé durant les législatives est sujette à de nombreux questionnements. Si les militants ne se livrent pas à une quelconque remise en cause, ils s’interrogent beaucoup sur la manière dont il convient de construire sérieusement un rassemblement de la gauche.Le fait est que la Nupes, telle qu’elle s’est constituée et telle qu’elle vit actuellement, reste nébuleuse et a du mal à sortir d’un simple rôle d’accord programmatique. « En fait, il nous faut avant tout définir notre projet politique », insiste Erwan Jacquemart. Le facteur temps peut être ici favorable d’ici la prochaine élection présidentielle. Trois ans, voilà qui permet de réfléchir et de faire de la politique, d’aller vers les citoyens et de travailler sur le fond. Ainsi, le thème du travail mis sur la table par Fabien Roussel doit-il est approfondi et développé comme une vraie valeur de gauche qu’il est. « Après tout, rappelle l’animateur de ces assemblées générales, nous appartenons à la gauche marxiste et c’est ce qui fait notre vraie différence. Ce n’est pas que nous cherchons à nous différencier de nos partenaires, c’est que nous sommes réellement différents. »

Quid du 16 octobre ?

Le PCF, après avoir participé à la manifestation du 29 septembre, la date la plus importante de la rentrée sociale, a finalement appelé à défiler à Paris le 16 octobre. Mais la vraie question qui se pose ici porte sur l’existence d’un vrai mouvement social. Certes, après les réquisitions dans les raffineries et les dépôts de carburant (lire https://libertehebdo.fr/economie-et-social/article/requisitions-sur-fond-d-atteinte-au-droit-de-greve ), des signes apparaissent pour une convergence des luttes, pour la défense du pouvoir d’achat, des salaires, de l’em-ploi, des conditions de travail, du droit de grève, etc. Mais comment faire pour que ce mouvement s’inscrive dans une vraie perspective ? La référence aux journées d’octobre 1789 n’est pas la préoccupation majeure. « Nous essayons d’être au plus proche des mouvements sociaux et de soutenir toutes celles et ceux qui luttent, à commencer par les organisations syndicales. Mais nous pouvons regretter de n’avoir pas de feuille de route commune au sein de la Nupes.  », dit encore Erwan Jacquemart.C’est cette feuille de route qui, certainement, reste à écrire. En attendant, les assemblées générales en cours permettent aussi de proposer des contributions au prochain congrès et donc de réfléchir au projet politique du parti communiste français. Le site internet du PCF est ouvert pour recueillir les contributions. Début décembre, le conseil national validera la proposition de base commune. Viendra ensuite le temps des textes alternatifs, puis des amendements.