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Le bon Tour des caravaniers

par Ousmane Mbaye
Publié le 12 juillet 2019 à 16:59 Mise à jour le 23 juillet 2019

Le Tour de France est une énorme machine qui ne peut tourner sans sa caravane, ses sponsors et son armée d’accompagnateurs. Nous avons suivi Sabrina, sur la 2e étape entre Binche et Epernay.

Sabrina est conseillère pré-recouvrement pour l’organisme de crédit Cofidis, l’un des sponsors du Tour de France. A l’occasion de cette 106e édition, elle a quitté son bureau pour chausser les baskets noires de la célèbre marque au coq, enfiler un short rouge et un T-shirt blanc siglé. L’uniforme des caravaniers de son équipe qu’elle portera durant quatre semaines sur les routes de France. Durant trois semaines, elle est l’une des 600 caravaniers de l’épreuve. Pour vivre la grande aventure du Tour, toutes équipes comprises, ils sont 480, auxquels s’ajoutent 120 techniciens et logisticiens.

La vie de caravanier n’est pas de tout repos. Sabrina l’a très vite appris. « La veille, on prépare les goodies pour la caravane entre 17h et 17h30. Le lendemain, on se lève à 5h45, le petit-déj’ est à 6h15 pour un départ à 7h. Le transfert de bagages est assuré par la société qui gère les caravaniers. Une fois arrivés sur le parking, on nettoie la caravane, il faut que ça brille ! », sourit-elle. 10h, sous le soleil de Binche. Les premiers véhicules commencent à évacuer le parking, au compte-gouttes. Sabrina se prépare. Elle hausse ses lunettes. Par dessus son couvre-chef rouge, elle place son casque-micro qui va la relier tout au long du parcours à Corentin, animateur de l’enseigne. Le camion rouge et jaune, orné de smileys, attend le feu vert. 10h21, on démarre. En station debout, les deux coéquipiers sont attachés à un harnais de sécurité et séparés par un bac noir positionné à l’horizontal. A l’intérieur, ça déborde de cadeaux et produits dérivés en tout genre - magnets, jeu des 7 familles - qui seront distribués aux spectateurs. Au total, 16000 goodies sont offerts à chaque étape du Tour. Gare au réapprovisionnement : il ne s’agit pas d’être à sec. Derrière ses lunettes de soleil à reflets violets, Sabrina en prend plein la vue. Installés derrière les barrières de sécurité, le public attend. Une véritable marée humaine.

À mesure que la caravane fend la foule qui s’agite de part et d’autre de la route, les décibels montent au gré de la playlist musicale. Corentin met l’ambiance, chambre, complimente les publics belge et français tout au long du parcours. Des forêts de bras s’élancent pour attraper les cadeaux. Entre Sabrina et les spectateurs qui jouent des coudes, c’est le grand amour.

« Ça procure tellement d’adrénaline ! »

Quand la caravane réduit l’allure, Sabrina s’accoude à la rambarde, pour être au plus près de la foule. Elle alterne entre jets de goodies et remise en mains propres pour qui peut l’approcher. Les merci ! fusent tandis que la caravane taille la route. « Il reste 75 kilomètres, on vient de me le dire dans le casque ! », clame joyeusement Sabrina à Stéphanie, membre du fan club Cofidis et invitée de l’étape. Cette dernière est confortablement installée sur le siège arrière de la caravane. La journée passe, la confiance augmente. « Jérem’ dans les pieds ! Jérem’ dans les pieds ! », s’égosille Sabrina, les mains en porte-voix pour contrer les rafales de vent et la musique puissante. Goodies à la main droite, elle mime le geste à effectuer à son partenaire. Bras tendu et jet sec, pour un résultat efficace. À Épernay, au terme d’un final de folie, Sabrina se voit déjà sur la 3e étape. « Ça procure tellement d’adrénaline ! » Allez, demain on remet ça.