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Des insultes racistes qui ne passent pas

Coupe de France

par Franck Jakubek
Publié le 18 octobre 2019 à 17:22 Mise à jour le 31 octobre 2019

La Coupe de France est le rendez-vous des amateurs du beau jeu, du fair-play, des matchs à sensation. Celui opposant Calais à Raismes a du être interrompu à cause de l’attitude raciste et injurieuse de certains spectateurs calaisiens. Un comportement qui devient problématique pour l’image du sport.

C’est ce qu’a pu constater l’équipe du FC Raismes. Dimanche 13 octobre, les joueurs raismois affrontaient l’équipe de Calais sur leur terrain pour le 5 ème tour de la Coupe de France. Pendant les prolongations, alors que Calais mène un à zéro, les dirigeants et les joueurs de Raismes ont pris la décision de quitter le terrain après qu’un joueur ait été la cible d’insultes racistes venant d’un groupe de supporters de l’équipe calaisienne. Une première intervention de l’arbitre n’avait pas réussi à stabiliser la situation. Sébastien Debande, président du FC Raismes, trouve particulièrement injuste la situation. Le club a pris une amende forfaitaire de 100 euros, prélevée automatiquement. Et la sortie du terrain par les raismois accorde le match d’office à Calais avec un score de trois à zéro.

Une sanction injuste pour le joueur insulté

« Nous avons fait le choix de protéger nos joueurs, et plus particulièrement l’un d’entre eux très éprouvé par les insultes dont il était la cible. Nous jouons au football pour le plaisir. Nos joueurs ne sont pas salariés ». Un joueur aurait décidé de porter plainte et le club a demandé à rencontrer la ligue pour contester l’amende. Les deux clubs doivent être entendus ce vendredi et mardi par la commission d’appel juridique. « Nous avons perdu le match, nous ne le contestons pas. Par contre l’amende, par principe, est particulièrement injuste. Nous avons quitté le terrain car un de nos joueurs étaient particulièrement visé par les insultes. » Indique le président Dedande qui rappelle les valeurs qui mobilisent ses joueurs et son club, bien opposés au comportement des supporters de Calais qui ont perturbé le match.

A Raismes, la mixité, la solidarité et les belles valeurs du sport sont dans l’Adn du club. Au service des sports de la ville de Raismes, monsieur Picard confirme le soutien apporté par le maire et la commune : « ce type de comportement autour des terrains doit cesser. Ça ternit l’image du sport ». Nul ne peut admettre qu’un match amateur ou même professionnel puisse être perturbé par les cris et les injures racistes. Calais va devoir porter un peu plu d’attention à ses supporters. Une poignée d’hommes suffisent à détruire l’image d’un club. En attendant, le FC Raismes reste soudé, dirigeants, coach, joueurs… « Nous devons réveiller les consciences. Nous sommes motivés par l’amour du sport ». La balle est dans le camp de Calais.

La légende de Calais

Calais en Coupe de France nous avait laissé un souvenir formidable. Que ce soit en 2000 ou en 2006, nous avions tous vibré pour les joueurs du Calais racing Union football club (CRUFC). Une véritable épopée pour la petite équipe calaisienne qui en 2000 avait sorti Bordeaux en demi-finale avant de s’incliner avec panache face au FC Nantes en finale au Stade de France devant 78 000 spectateurs. Nantes, que Calais retrouvera en 2006 en quart de finale. Toute la ville, et même la région était derrière le CRUFC. Avec tellement de bonne humeur et de chaleurs doublées d’un esprit sportif de très haut niveau. Mais çà c’était avant. Le CRUFC a disparu. Une nouvelle équipe, aujourd’hui en D2, vise de bons résultats. Il semble que ses supporters ne soient pas, enfin pas tous, d’un très haut niveau.