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© Jacques Kmieciak

Eugeniusz Faber, le magicien des stades !

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 1er octobre 2021 à 14:01

Il était le premier footballeur polonais à avoir été autorisé par la Pologne populaire à évoluer en Occident. Eugeniusz Faber s’est éteint à l’âge de 82 ans.

Nous sommes en 1971. En provenance de Silésie, Eugeniusz Faber, international polonais, signe au RC Lens, alors en division 2. Ambassadeur du football-champagne, il inaugure une « filière polonaise » ! Plus tard, d’autres compatriotes lui emboîteront le pas à l’instar de Joachim Marx ou de Przemyslaw Frankowski arrivé cet été au Racing. Son départ en Occident ? « C’est un cadeau qui m’a été fait, pour services rendus en équipe nationale », se souvenait Eugeniusz Faber. À 32 ans, son palmarès est alors riche de deux titres de champion de Pologne décrochés avec le Ruch Chorzów. Il a aussi porté une quarantaine de fois le maillot de l’équipe nationale (entre 1959 et 1968). Sa carrière internationale est cependant derrière lui. Alors qu’en Pologne Faber évoluait sur le front gauche de l’attaque, à Lens, il accepte sans rechigner un poste d’ailier droit, car « j’étais habile des deux pieds ». Le public du stade Bollaert adopte d’emblée ce petit gabarit aux dribbles déroutants. Avec Ryszard Gregorczyk, son compère de la défense arrivé trois mois après lui, Faber contribue, dès 1973, à la remontée des Sang et Or parmi l’élite. En juin 1975, il propulse le Racing en finale de la Coupe de France, perdue contre les Verts de Saint-Etienne (0-2). Au lendemain de cette défaite, il rentre en Pologne rejoindre sa femme et ses deux enfants restés au pays. À l’automne 1981, il est de passage en France lorsqu’est déclaré l’état de guerre en Pologne. Il obtient de s’installer en Artois avec sa famille. Un emploi d’instructeur sportif lui est proposé par la ville de Liévin où il réside désormais. La présence d’une forte communauté franco-polonaise aura facilité son intégration dans le Bassin minier. Il était catholique « comme 90 % de mes compatriotes », aimait rappeler Eugeniusz Faber qui se rendait fréquemment à l’église du Millénium de Lens. Longtemps courtisé par les médias polonais, cet homme affable n’a jamais renié ses racines. Ni ses convictions religieuses…