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Hegoalde, le Pays basque par la face sud

par PIERRE GAUYAT
Publié le 27 août 2021 à 11:50

Pour clore notre voyage estival, nous vous emmenons de l’autre côté de la frontière des Pyrénées à la découverte du Pays basque espagnol, plus industrialisé et moins touristique que son voisin français.

Le Pays basque, comme la Catalogne dans la partie orientale de la chaîne pyrénéenne, est à cheval sur deux pays, la France et l’Espagne. Cette particularité géographique n’a pas toujours été sans poser de problèmes. Aujourd’hui, les tensions nationalistes se sont apaisées sans être entièrement résolues pour autant, et le visiteur peut profiter des charmes du Pays basque espagnol, Helgoalde en euskara, sans crainte. Cette partie du Pays basque, qui compte quatre provinces, est la plus vaste et la plus peuplée. Son économie est tournée vers l’industrie, la pêche ainsi que l’agriculture. La présence de l’industrie lourde, notamment dans les grands ports comme Bilbao, peut surprendre quand on connaît le Pays basque français bien moins industrialisé. Cela a pour corolaire que le tourisme y est beaucoup moins développé, mais cette région ne manque ni d’intérêt ni de charme pour autant. Une sortie à Fontarrabie, Hondarribia, de l’autre côté de la Bidassoa, frontière entre la France et l’Espagne, devrait convaincre les plus sceptiques, avec son allée aux terrasses ombragées par de vénérables platanes où l’on déguste de merveilleux tapas ou pintxos, amuse-gueule qui tiennent lieu de repas à l’heure de l’apéro. Typiques des lieux frontaliers, les ventas, épiceries et bazars où l’on trouve de tout, sont situées dans les cols le long de la frontière, comme à Ibardin, Dantxaria, ou Arnéguy. La clientèle, essentiellement française, s’y approvisionne en alcool, cigarettes ou encore carburant à des prix bas. Situation bien connue des Nordistes avec la frontière belge.

Autre visite qui s’impose, San Sebastián, Donostia, capitale du Guipuscoa qui offre une baie magnifique, la Concha, et une vieille ville typique et animée. On peut s’y rendre en train depuis Hendaye, avec le Topo, sorte de tramway interurbain. Si on est en voiture, la balade le long de la côte en direction de Getaria et de Bilbao, avec ses villages de pêcheurs authentiques comme Zarautz, vaut particulièrement le détour. La ville la plus peuplée de la province de Biscaye, Bilbao, est un port et un centre industriel important mais le visiteur ne doit pas négliger la vieille ville, pleine de charme. Le musée d’art contemporain Guggenheim, à l’architecture audacieuse et futuriste, vaut lui aussi le coup d’œil, de même que ses collections. Gernika est mondialement connue en raison du tableau que réalisa Pablo Picasso pour dénoncer le bombardement d’avril 1937 par le corps expéditionnaire nazi, la Légion Condor, qui réduisit en cendres cette paisible cité, et tua plusieurs centaines de civils innocents, inaugurant ainsi les bombardements stratégiques de masse. Reconstruite, elle reste le symbole de la guerre d’Espagne et des massacres de civils qu’elle engendra, prélude à la Seconde Guerre mondiale... C’est en Hegoalde que se termine cette visite du Pays basque qui est à la fois unique et pluriel, français et espagnol, maritime et montagnard, rebelle et conservateur ; une terre de contraste avec une identité forte. Alors, n’hésitez plus ! Allez-y, vous n’en reviendrez pas !