Vos livres d'été

Humour et fraîcheur pour « La Sirène et le Scaphandrier »

Publié le 1er août 2019 à 18:21

Lui, Zack, vient de prendre six ans de taule dans une prison new-yorkaise, loin de son Texas natal. « Me voilà, officiellement le nouveau locataire d’une minuscule cellule de deux mètres sur trois, avec une vue magnifique sur la cour de la prison » , se présente-t-il dès les premières lignes. Elle, Hanna, vit dans un appartement de Londres et refuse de sortir. Impossible pour elle de mettre un pied dehors. Depuis un terrible accident de la route, elle souffre d’agoraphobie. Elle aussi est en prison, mais à l’intérieur d’elle-même. Tous deux vont se rencontrer via des échanges épistolaires et dans le cadre d’un programme de correspondance entre des prisonniers et le monde extérieur.

Zack tente ainsi de sortir du carcan à l’intérieur duquel, scaphandrier privé d’oxygène, il est enfermé physiquement et mentalement. Hanna, sur les conseils de son psychologue, va tenter de guérir en allant peu à peu vers les autres. C’est son correspondant lui-même qui, de sa cage, va la délivrer.

Chaque chapitre, très court, donne à lire alternativement une lettre de l’un et la réponse de l’autre. Le tout en écriture cursive à laquelle on peine à s’accoutumer. Mais c’est à la fois frais et efficace. Passons sur les invraisemblances (Hannah guérit de son agoraphobie en quelques semaines et quelques lettres, voilà qui est très optimiste !). Passons sur la facilité d’une peinture où tout le monde est gentil.

C’est plus profond qu’il n’y paraît à la première approche. Les deux personnages principaux, cassés par la vie, veulent aller de l’avant, refusent de renoncer.

Professeur de lettres et habitant Burbure (Pas- de-Calais), Samuelle Barbier signe ici son deuxième livre, prix Télé-Loisirs du roman de l’été. Elle a utilisé une méthode plutôt originale, particularité des éditions Hugo & Cie, en écrivant sur son téléphone via l’application Fyctia. Les membres de ce réseau social « likent » et partagent. Au terme de chaque chapitre, il faut recueillir au moins cinq votes pour pouvoir publier le suivant.