La belle Boulogne-sur-Mer

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 26 juillet 2019 à 14:02 Mise à jour le 27 juillet 2019

Du haut des remparts de Boulogne-sur-Mer, épargnés par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, deux mille ans d'histoire vous contemplent. Ce n'est pas Napoléon qui nous contredira. Lui qui, à peine rentré d’Égypte, voulait déjà conquérir l'Angleterre. Sa Grande Armée s’est forgée là, face à la mer. Un camp de toiles et de bois, avec plus de cent quatre-vingt mille soldats. Une vraie ville autour de la ville qui fit le bonheur des fermiers et des commerçants. Moins de ceux qui avaient une fille à marier, mais c'est une autre histoire. De ce camp le principal souvenir reste la colonne de la Grande Armée haute de 50 mètres.

Après en avoir grimpé les marches, on peut mirer et admirer les côtes anglaises dont finalement l’Empereur abandonna l'idée de la conquête, entraînant du coup ses troupes sur les chemins d’Austerlitz, où il vainquit le 2 décembre 1805, un an jour pour jour après avoir coiffé sa couronne. Si Villeneuve (l'amiral) n'avait pas failli devant Nelson à Trafalgar, Johnson (Boris) serait-il le Premier ministre britannique aujourd'hui ?

Guillaume le Conquérant, qui ne l'était pas encore alors, choisit de partir pour l’Angleterre par Saint-Valéry-sur-Somme, en 1066. Plus au sud, certes, quand d'autres pendant longtemps partaient de Wissant, comme d'Artagnan en mission, pour rallier la Perfide Albion. C'était avant que Calais devienne le premier port voyageur. C'était avant le Tunnel. Il y avait encore une liaison à partir de Boulogne. Depuis, elle n'existe plus.

Coquillages et crustacés

Le premier port de pêche de France est aussi premier en Europe dans la transformation des produits de la mer, avec l'activité menée sur la zone de Capécure, de Findus à Delpierre. Le poisson est roi à Boulogne. Le bon plan est de faire ses achats sur les étals des pêcheurs, directement sur le quai Gambetta. Les prix et la fraîcheur sont imbattables. Et vous aurez peut-être la chance de pouvoir vous offrir un homard à un prix raisonnable. Nausicaa, sublimé par ses travaux d'extension, attend petits et grands. Quasiment en face, au 16 de la rue du Mâchicoulis, la Maison de la Beurière est à visiter.

Dans cette ruelle en escalier, dernier vestige de l'ancien quartier des pêcheurs rasé lors des bombardements de la 1939-1945, vous vous plongerez dans un intérieur de marin, préservé. Mais pour la fraîcheur, le meilleur spot est sans conteste le château-musée de la ville situé dans la forteresse. Vous pourrez y admirer de forts belles toiles et sculptures, les collections offertes par les explorateurs boulonnais, mais surtout, descendre voir les vestiges de l'enceinte romaine. Et là, vous serez à l'abri de la canicule. Si vous couplez avec la visite de la crypte de la basilique voisine, vous ne regretterez pas le voyage.

Et grâce au TER, la ville est accessible aussi pour la journée. Se loger aux environs ne pose guère de problèmes, à condition de réserver pour éviter les mauvaises surprises. Hôtels, chambres d'hôtes, gîtes ruraux et campings proposent des tarifs pour toutes les bourses. De nombreux établissements acceptent les chèques-vacances même s'il est préférable de toujours demander au préalable. Dommage qu'à proximité, au Portel, le camping, cher aux anciens et aux mineurs de la région, soit devenu bien trop onéreux pour les familles nombreuses et les petits budgets.

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