Le béton, témoin du passé

par Franck Jakubek
Publié le 1er août 2019 à 18:13 Mise à jour le 2 août 2019

Si la Normandie est toujours évoquée à cause des plages du Débarquement, la Côte d’Opale est la championne toutes catégories du béton sur les plages. Proximité avec l’Angleterre oblige, les services secrets alliés avaient réussi à persuader les généraux d’Adolf Hitler que le détroit du Pas-de-Calais était l’endroit idéal pour la traversée de la Manche. L’organisation Todt, du nom de l’ingénieur qui supervisa le chantier du mur de l’Atlantique, a constellé nos plages et falaises de blockhaus et systèmes défensifs pendant la seconde guerre mondiale. Tombés des falaises, sur la plage comme à Wissant, oubliés dans la verdure ou dynamités comme ceux de Camiers, ils sont pourtant encore très nombreux.

L’un deux à Audresselles est à louer mais d’autres se visitent et ont été transformés en musée, comme la célèbre Batterie Todt à deux pas du Blanc-Nez. Ce musée privé présente une collection exceptionnelle d’objets militaires regroupés dans les différentes salles restaurées du bunker qui est toujours doté de son canon de marine de 380 mm capable d’atteindre les côtes anglaises.

Il y avait quatre batteries du même type dont une a disparu au moment de la création du tunnel sous la Manche, engloutie volontairement sous les boues d’extraction. Un autre témoignage de ce passé a été entièrement recouvert de miroirs. Il est visible sur la longue plage de Leffrincoucke, plus au Nord. L’art ici tente de réparer les dégâts de l’histoire.