La Rhune, la montagne des Basques, vue depuis Ascain.

Les beaux villages du Pays basque

par PIERRE GAUYAT
Publié le 30 juillet 2021 à 18:52

Poursuite de notre voyage au Pays basque. Nous vous invitons cette semaine à découvrir les villages typiques et remarquables. Ils sont souvent classés. Mais la douceur de vivre n’efface pas la réalité économique et sociale.

A quelques kilomètres de la côte, dans l’immédiat arrière-pays, se dresse la Rhune, la montagne des Basques. Sommet du Labourd, elle domine fièrement du haut de ses 905 mètres. On peut y accéder par un petit train à crémaillère ou, pour les plus aguerris, à pied par la montagne. Par temps clair, la vue est imprenable et porte à plusieurs dizaines de kilomètres, jusqu’aux immenses plages des Landes.

Maisons typiques basques, à Ainhoa.

La légende de Roland

Autour d’elle, on découvre de petits villages typiques comme Sare, Urrugne ou Ascain qui proposent une belle variété de l’architecture du Pays basque avec leurs maisons aux étages supérieurs à colombages, peints en rouge ou en vert, qui se détachent sur les murs blancs. Tous ces villages possèdent au moins un fronton, mur sur lequel on joue à la pelote basque, et une église remarquable sur le plan architectural. Un peu plus en retrait de la côte, Ainhoa, connu pour être un des plus beaux villages de France, se présente sous la forme d’un village-rue, assez rare au Pays basque, dont les maisons ont été ravalées et offrent à la vue du visiteur une superbe perspective. Autre village emblématique, connu pour son piment qui sèche sur la façade des maisons, Espelette est devenu en quelques années un lieu touristique prisé où sont installées de nombreuses boutiques d’artisanat ainsi que de spécialités culinaires basques. Depuis le village d’Itxassou, dont les cerises réputées fournissent la matière première de la célèbre confiture de cerise noire qui accompagne le fromage de brebis, on rejoint le Pas-de-Roland, en surplomb de la Nive, un des multiples lieux liés à la légende de Roland, neveu de Charlemagne, dont la célèbre Chanson conte les exploits.

Espelette, un lieu touristique prisé.

La pelote basque et Luis Mariano

Sur la route de Saint-Jean-Pied-de-Port, on traverse Cambo-les-Bains, ville d’eaux qui abrite de nombreux établissements de santé et de repos ainsi que la villa Arnaga, ancienne propriété d’Edmond Rostand, auteur de la célèbre pièce Cyrano de Bergerac, superbe bâtisse de style néobasque richement décorée, installée dans un parc de 15 hectares. Les villages remarquables sont trop nombreux pour être tous cités ici. De façon tout à fait subjective, j’ajouterais Biriatou, niché dans la montagne au bord de la Bidassoa dont la place centrale se confond entièrement avec le fronton où l’on joue à la pelote basque, ou Arcangues, près de Bayonne, connu pour abriter la tombe du chanteur d’opérette d’origine basque espagnole, Luis Mariano. Ces villages sont pour la plupart classés, ce qui a permis de les préserver tant soit peu de la spéculation immobilière qui est très forte sur la Côte basque, devenue un lieu de villégiature prisé des classes privilégiées. Cette pression pose de nombreux problèmes pour les locaux qui cherchent à s’installer, notamment parce que les salaires ne suivent pas la même courbe exponentielle. La beauté des paysages et la douceur de vivre n’effacent pas les conflits, d’ailleurs la gauche abertzale, patriotique, s’est emparée de plusieurs villes de la Côte basque comme pour signifier qu’il devient urgent de mener des politiques en faveur de ses habitants.

Le fronton et l’église d’Ainhoa.