Une once de poésie au cœur d’un oasis de fraîcheur. Cet évènement annuel, c’est l’assurance d’un dépaysement au cœur des Hortillonnages de l’Amiénois, qui comptent parmi les sites naturels d’exception de la Somme. Depuis le début, ce rendez-vous des amoureux de l’art et de la nature a offert à 272 paysagistes, architectes et plasticiens de donner un aperçu de leur talent déjà apprécié par 450 000 visiteurs.
Préserver l’héritage culturel
46 installations paysagères et artistiques, dont 11 inédites, sont à découvrir tout au long de ces 300 hectares protégés. Parmi les nouveaux créateurs : des artistes originaires de France, du Togo, de Belgique ou encore des États-Unis. Si d’aucuns invitent l’humanité à relever les défis de son temps liés au changement de climat, d’autres rendent un vibrant hommage « au passé florissant de l’industrie textile amiénoise ». L’occasion pour « le public et les habitants de poser un regard curieux, amusé ou critique sur cet environnement naturel unique, son histoire, son devenir », souligne-t-on du côté de l’association Art & Jardins Hauts-de-France en charge de son organisation. Selon elle, cette initiative « participe à la valorisation et à la préservation de l’héritage culturel tout en restant attachée à appliquer les principes du développement durable ».
Des idées d’aménagement
Les œuvres ont élu domicile sur l’île aux fagots qui se parcourt à pied et du côté du Port à fumier à Camon. Ici, la découverte se fait de façon autonome en… barque à moteur ! « Il y a une dimension ludique à piloter le bateau soi-même. De surcroît, en naviguant, on aperçoit les arrêts de loin. On est impatients de débarquer ignorant tout de ce qui nous attend. Il y a un côté mystérieux dans cette façon d’appréhender les sites », se réjouit Chantal. En provenance du Ternois, elle vient chercher ici « des idées de décoration » pour son propre jardin. De la découverte de la « Sphère nourricière » a ainsi germé le désir « de créer un carré potager surélevé en saules tressés ». Son œuvre préférée ? « “Affaissement” du nom d’une colonne maintenue par un assemblage de bois brûlés en guise de pilotis. Elle tranche avec la verticalité des arbres qui l’entourent. Elle nous dit des choses sur la confrontation entre l’homme et la nature », poursuit celle qui « regrette que la durée de la balade soit limitée. On aimerait consacrer plus de temps à contempler ces trésors ».
Un univers féérique
En provenance du Bruaysis, Laëtitia y allait pour la première fois « sans idées préconçues ». La « Sphère nourricière » l’a aussi emballée. Elle compte bien s’inspirer « des exemples de plantations harmonieuses mêlant légumes et fleurs relativement simples à mettre en place chez soi d’autant que les plantes ou encore les herbes aromatiques poussent sous nos latitudes. Comme sur d’autres îlots, le concept de permaculture y est abordé dans une perspective internationale à travers l’évocation d’expériences menées en Asie ou en Amérique latine ». « L’île perdu(e) » a également retenu son attention. Les sculptures en aluminium qui y sont disposées « renvoient à l’univers féérique d’Alice au pays des merveilles », sourit Laëtitia. Au final, elle tire un bilan largement positif de « cette balade en pleine nature, qui déconnecte du monde ».
