L’association Flobart des 2 Caps imaginait une animation autour de la pêche à pied. « Nous n’avons pas eu le temps de l’organiser », regrette Vincent Delliaux. Peu importe puisque son épouse Sabrina sera en mesure d’évoquer cet art tombé en désuétude. Elle est la seule femme à le pratiquer à Wissant. Cette passion, elle la tient de ses aïeux. « Enfant, dans les années 1980, j’accompagnais mon père, maçon de profession. Il m’a transmis sa passion », souligne-t-elle avant de faire remarquer qu’il existe « deux sortes de pêche à pied ».
L’une d’elle consiste en la capture, à la main ou à l’aide d’outils, de crustacés ou de mollusques. Sabrina est pour sa part munie d’un filet qu’elle déploie à marée basse. « Il faut parfois se lever à 2 ou 3 heures du matin. Tout dépend de l’horaire des marées. Pas toujours évident lorsqu’on commence le boulot à 5h 30 », explique la jeune femme de 40 ans qui exerce dans la restauration-hôtellerie. Il s’agit d’un « exercice physique qui nécessite de transporter un filet plutôt lourd et de faire des trous pour le fixer. On se coltine parfois des vents à 120 km/h ». Mais à l’heure de la collecte, le bonheur éprouvé est à la hauteur de l’effort consenti. Du saumon, du bar auront été pris au piège. « En début d’année, j’ai pêché un turbot de 2,5 kg, un poisson qui se fait rare chez nous », sourit Sabrina, fière de sa prise, et bien décidée « à cultiver cette passion ».