Les « colonies apprenantes »

Une nouvelle façon de vivre les vacances

par Nassima AZIZI
Publié le 24 juillet 2020 à 16:32 Mise à jour le 8 septembre 2020

À Lille, porte de Paris, le car en direction d’Ambleteuse s’apprête à partir. Ce lundi 20 juillet, une centaine de jeunes, embarquent pour « les colonies apprenantes ». Un séjour de douze jours, qui allie vacances et soutien scolaire. L’opportunité de retravailler quelques fondamentaux tout en s’amusant.

Larmes et cris de joie se font entendre, place Simon-Vollant à Lille. Devant le car, des parents agitent leurs bras et serrent leurs enfants qui s’apprêtent à passer plusieurs jours en colonie apprenante. Ce dispositif mis en place par le gouvernement vise à soutenir les plus jeunes, mais aussi leurs parents. « C’est pour les enfants qui ont besoin d’un coup de pouce scolaire » explique, Charlotte Brun, adjointe déléguée à la Ville éducatrice, Ville à hauteur d’enfant et à la Jeunesse. Portées par un collectif régional d’associations, Vacances du cœur, Jeunesse au Plein Air 59 et Solidarité Laïque les « colonies apprenantes » concernent 1 000 jeunes originaires du Nord, dont 100 Lillois. « C’est un projet co-financé par des associations, par la mairie de Lille, la Caf, le rectorat, la cité éducative qui est un dispositif porté par l’État dans lequel intervient la Ville de Lille et la caisse des écoles. Il y a même eu une campagne de crowdfunding. »

Sortir des sentiers battus

Quatorze départs sont organisés cet été, dont sept en juillet. Un budget qui avoisine les 1 000 € par voyage, mais qui reste néanmoins gratuit pour les familles participantes. « Tout est pris en charge ! »Les vacances apprenantes, ce sont, vingt- huit séjours qui s’adressent aux jeunes de 6 à 17 ans. Ils pourront voyager du 6 juillet au 29 août à destination du Calvados, de la Somme, de l’Aisne, de la côte d’Opale, des Flandres ou encore de la Vendée. « Un repérage a été fait par l’Éducation nationale, mais aussi par les centres sociaux et l’association de prévention Itinéraires, en lien avec les collèges. » Ce repérage est orienté vers « des enfants qui peuvent avoir rencontré des difficultés pendant le confinement ou même avant. Pour qui la situation n’a pas facilité les choses et a pu avoir un effet de baisse de confiance en soi. Aujourd’hui, ils ont aussi besoin que l’on travaille sur ça ». Quelques enfants sont repérés par le dispositif de résiliation éducative (DRE). « Ils sont accompagnés pour aider à leur réussite, parce qu’il y a eu des difficultés scolaires, d’entrée dans les apprentissages et parfois de précarité. » Ce procédé n’est pas purement scolaire puisqu’il permettra aussi à certains de vivre leurs premières vacances. « Ce sont des groupes de dix maximum. Ils sont divisés selon leur âge et leur niveau scolaire, chaque groupe est accompagné par un enseignant. » déclare Artes jeunesse, l’une des associations accompagnatrice de ce voyage.

Le « droit à l’été » pour tous

Découverte du patrimoine, activités en plein air, ateliers sur la faune et la flore, ce lundi après-midi, ce sont près d’une centaine d’enfants qui ont pris la route. Un voyage, à la fois éducatif et ludique, puisqu’il allie cours de soutien scolaire et activités. « Les enfants auront trente heures de cours et le reste du temps, ils seront pris en charge par des animateurs. » À bord du car, trente Lillois partent pour Ambleteuse et vingt-trois s’arrêteront à l’escale de Dunkerque. « Ce voyage, c’est avant tout, le droit à des vacances pour tous. Ils seront chouchoutés pendant deux semaines. » Masques sur le nez, en cette période, les gestes barrière ne sont pas oubliés. Pour rappeler ces derniers, des jeunes en service civique sont présents et accompagnent les plus jeunes pour se protéger face à l’épidémie, tout en profitant du séjour. « La colonie, c’est leur garantir ces droits précieux pour un enfant, qui sont ceux des loisirs et de l’insouciance. Le droit à un ailleurs, le droit à l’été. »