Passionnés par cette ancienne commune industrielle du Nord, les greeters proposent depuis le 26 juin des balades d’été, basées sur les goûts des groupes qu’ils accompagnent. « La plupart sont des Roubaisiens ou ont un lien affectif avec la ville, mais tout le monde est bienvenu » explique l’Office de tourisme de Roubaix, point de départ des balades. Patrimoine industriel, restaurants ou shopping, les bénévoles connaissent les meilleures adresses et c’est avec grand plaisir qu’ils les partagent aux visiteurs. Corentin Cagnard est greeter depuis trois ans en parallèle de ses études, il précise qu’ils ne sont pas guides même si les deux rôles peuvent porter à confusion. « Ce n’est pas une balade conférencière, on n’a pas de formation qui nous oblige à retenir toutes les dates et historiques de chaque monument. On ne tient jamais le même discours, comme pourrait le faire un guide, c’est d’ailleurs un gros avantage puisque ça nous permet d’être au plus proche de nos visiteurs. » Pas de concurrence donc et une « bonne entente » entre greeters et conférenciers de Roubaix.
Une nouvelle façon de visiter
À l’image des discours, les itinéraires varient eux aussi, selon les demandes de chacun. « Personnellement, je ne propose pas d’itinéraire précis, j’aime improviser selon les envies du groupe que je rencontre. » Quatre, c’est le nombre maximum de personnes autorisées au sein des groupes, un chiffre revu à la baisse depuis la crise épidémique de la Covid-19. « En temps normal, ce sont six touristes par groupe, mais avec les conditions sanitaires actuelles, il vaut mieux limiter les contacts. » Devant l’Office de tourisme, les promeneurs se réunissent autour d’une carte de Roubaix et décident du programme de la journée. « On parle de leurs connaissances et de leurs a priori sur la commune et on regarde en fonction des intérêts de chacun ce qu’il est possible de faire durant le créneau de deux heures. » Au cours de la promenade, le greeter partage aussi ses coups de cœur personnels, comme le souligne Marie-Christine qui a ses « lieux favoris » : les commerces roubaisiens. « À Roubaix, on peut voir tellement de choses que l’on ne soupçonne pas ! » De son côté, ce sont les ateliers d’artistes que Corentin affectionne le plus. « J’aime beaucoup les ateliers d’artistes locaux, en général ça reste sur le périmètre du centre-ville. Je passe par la Maison verte, anciens bureaux industriels devenus des ateliers pour peintres et photographes. » L’étudiant passe aussi par les Archives nationales du monde du travail, installées dans l’ancienne filature Motte-Bossut. « C’est une énorme usine, qui montre sa puissance avec son architecture très industrielle. »
S’adapter aux participants
Et même si la plupart des retours sont positifs, certains visiteurs ne comprennent pas toujours le concept. « Un jour, j’ai reçu un message me disant que je n’avais pas tenu un discours très savant et qu’il fallait que je revoie mon speech. C’était une personne qui avait beaucoup d’à priori sur la ville et qui devait s’attendre à une visite guidée classique. Ça ne lui a pas plu. » Compliqué de combler tout le monde avec ces excursions peu conventionnelles. Pourtant, de futurs guides s’inspirent par- fois de ces visites. « J’ai rencontré une promeneuse en formation de guide conférencière, c’était un cadre assez professionnel. Elle était très orientée patrimoine industriel. Départ de la Villa Cavrois, déjeuner à l’Usine et saut à la Manufacture, c’était une visite enrichissante. ». Les places partent vite, et beaucoup de dates sont déjà complètes, un bilan motivant pour ces amoureux de Roubaix qui vous feront tomber sous le charme de cette ville.
