Comptines de la mère l’Oie

Magie des mots, magie des images

Littérature jeunesse

par ALPHONSE CUGIER
Publié le 10 avril 2020 à 16:10

Comme pour Le Livre du Trésor, ces comptines popularisées en Angleterre (« Nursery Rhymes ») aux 18 et 19e siècles sont l’occasion d’ouvrir un dialogue entre un texte d’hier et des images d’aujourd’hui. On retrouve des personnages de Lewis Carroll (Humpty Dumpty, Tweedledum et Tweedledee) et autres baignant dans ce « nonsense » britannique qui se défait allègrement de tout raisonnement logique. Situations parsemées d’embûches, péripéties farcesques, petits incidents pirouettant entre malice, enjouement et loufoque, entre émotion, fantaisie et fantastique, charme et tendresse, pitrerie et absurde... Le comique véloce, l’ironie jaillissent comme des farfadets hors de leurs boîtes à ressorts. À chaque page, une tonalité nouvelle...

La ligne claire, sympathiquement désuète des illustrations en quadrichromie « imposée » de Gérard DuBois, vrai régal de fraîcheur, est un merveilleux tremplin pour découvrir ces ritournelles enfantines, petits poèmes aux rimes légères, écriture sans surcharge dramatique, pleine de vivacité et d’impertinence joyeuse. La traduction de Christian Demilly se joue de toute pesanteur.

Comptines de la mère l’Oie, éditions Grasset Jeunesse, 32 pages, grand format 25,2 x 32 cm, 19,90 €.