Vues, à Lille, ce type de pancartes qui s’affichent sur les fenêtres des habitants. Elles sont en quelque sorte l’expression de la dignité du « petit peuple » face à l’arrogance de nos dirigeants et du capitalisme si dangereux pour l’espèce humaine.

Le sale virus nous a volé le printemps. Voilà pourtant trois semaines qu’il est là, fidèle au rendez-vous, avec ses pommiers en fleurs, insensible au mal qui nous menace et nous confine. Ces fleurs nous rappellent cependant qu’il n’est pas temps de nous endormir sur nos lauriers. Demain, il nous faudra nous lever pour nos droits, nos libertés et un monde plus humain.

L’équipe est confinée et réalise votre hebdomadaire en télétravail. Interviews recueillies au téléphone, communication via internet et les réseaux sociaux, et même : reportages photos à partir de la fenêtre de l’un de nos plus fidèles collaborateurs ! Mais surtout, nous recevons de nombreuses contributions de lecteurs et de membres de l’association des amis de Liberté Hebdo. Le petit canard rouge s’adapte à la crise et ouvre ses pages : notre rubrique « Actus » donne priorité à l’info pratique, la culture se vit désormais à la maison, JPM feuilletonne sa vie secrète, Jérome Leroy fait une plongée dans la SF, des experts et de nouvelles plumes nous apportent une réflexion sur ces jours difficiles. Tout pour que le cortège des pages s’affiche sans coup férir.

Pour savoir quels métiers sont indispensables à la nation, il suffit de regarder qui continue à travailler en ce moment : les boulots ingrats (caissiers, éboueurs...), les travailleurs invisibles (agri- culteurs, livreurs...) ou mal considérés (fonctionnaires, journalistes...). Espérons que le président retrouvera lui aussi le « sens de l’essentiel » pendant cette crise.

Mardi matin 17 mars, peu avant le démarrage officiel du confinement total, un calme étrange avait commencé à envelopper nos villes. À Lille, les rues principales étaient pratiquement désertes. Régnant sur une Grand’Place dépeuplée, la déesse cherchait désespérément les flâneurs. « Sans le lambin, sans le lambin, la déesse s’emmerde... » aurait chanté le grand Georges.

Il a suffi d’une voiture de police ironiquement garée devant ce salon de coiffure pour que nous reviennent à l’esprit les images des violences dont ont été victimes les femmes qui manifestaient à Paris pour leurs... droits, le 7 mars dernier. Force est de constater qu’en France, les femmes et les hommes sont au moins égaux face à une chose : les violences policières.