Arrêt sur image

La reprise de Camaïeu, le spécialiste du prêt-à-porter féminin, a permis de sauver 2 659 salariés et 511 magasins. Le choix du tribunal de commerce de Lille, le 17 août dernier, a été salué par le CSE (Comité social et économique) de l’entreprise. Mais pour les magasins fermés depuis, ce n’est pas la joie. Témoin : le désarroi de ces deux mannequins abandonnés dans le plus grand dénuement sous le regard des passants indifférents.

Ce n’est pas du linge qui pend aux fenêtres de cette résidence du quartier du château de Flers à Villeneuve d’Ascq mais du... houblon ! Alors que l’automne pointe le bout de son nez et que l’épidémie reparaît, les habitants du quartier auront au moins de quoi agrémenter les longues soirées d’hiver calfeutrées, voire confinées, de cette fin d’année...

Vendredi 11 septembre, les salariés de Cargill et Agfa ont manifesté ensemble devant la préfecture de Lille, place de la République. Une solidarité qui unit les salariés des deux entreprises sous le coup d’un PSE (respectivement 186 et 175 licenciements) depuis que les salariés d’Agfa sont venus soutenir les Cargill le 28 août. Ils se rendent maintenant la pareille à chaque manifestation.

C’est en allant faire un tour du côté de Kemmel, en Belgique, que notre photographe est tombé sur cette vitrine décorée chez un particulier. La foi ne doit pas empêcher de respecter les gestes barrière. La preuve : ces Christs masqués et espacés d’1,50 m qui respectent scrupuleusement les règles de distanciation sociale. Prêchons la bonne parole !

« Laurent, 1994-2020. » Inscrites sur ce t-shirt, ces dates figurent l’ancienneté d’un des 175 salariés de l’entreprise Agfa, à Pont-à-Marcq, qui va perdre son emploi.Leur site doit fermer d’ici décembre.Ils ont accroché leurs t-shirts, avec leurs années de présence, sur les grilles de l’usine.

Et si, finalement, c’était bien le bout de monde. France Ô a cessé d’émettre le 23 août dernier. La nécessité de maintenir la diversité à l’écran et les liens avec l’Outre-mer n’ont pas suffi à convaincre le gouvernement qui a décidé de sa suppression il y a deux ans. Difficile de croire que le « pacte de visibilité » signé par France Télévisions suffira à combler le déficit de présence des Français d’Outre-mer dans le paysage audiovisuel français

Les publicitaires, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. Pour preuve, cette affiche, à l’entrée de la zone de l’Union (Roubaix-Tourcoing) qui vante la malbouffe d’une marque de hamburger. Ce « merci » volé aux personnels soignants, aux pompiers, aux facteurs, aux éboueurs et à tous les premiers de corvée durant le confinement et la première vague de la pandémie, nous restera sur l’estomac.

Posé dans une poubelle de rue, à l’une des entrées de la station de métro République (Lille), cet immense bouquet rouge ne pouvait laisser indifférent. Rendez-vous manqué ? Passion brisée ? Déclaration universelle ? Peut-être un appel à une révolution pacifique ? Il n’est pas interdit de rêver.

« Cet acte odieux accompli dans la noirceur de la nuit porte incontestablement l’empreinte de l’extrême droite. » Le secrétaire de la section du Parti communiste du Lot ne retient pas sa colère. Lundi matin 13 juillet, les locaux du parti, à Cahors, ont été souillés par des inscriptions injurieuses et menaçantes, comme ce mur au portrait emblématique. L’une d’elles, « Jeanne D sauvera la France », laisse peu de doute sur l’appartenance des auteurs. Une enquête est en cours.

Est-il sensé d’enfermer des gens dans un centre de rétention administrative quand, de toute façon, il est impossible de les renvoyer dans leur pays d’origine ? En raison de la crise sanitaire, de nombreuses frontières demeurent fermées. Et à l’intérieur des centres, le risque de contamination au coronavirus est grand. Un détail qu’omet la communication gouvernementale.

La manifestation des soignants du 30 juin a été plutôt bon enfant. Pas de lacrymo, pas de charge de la police. Mais les forces de l’ordre - qui craignent les violences - se tenaient prêtes et faisaient barrage aux très dangereuses blouses blanches. Avec revue des véhicules de service hors des passages piéton.

À Lille, à deux pas de l’auberge de jeunesse de la ville, on pouvait lire sur un tag « grève et rêve ou travaille et crève ! ». Une synthèse lapidaire de l’avenir promis aux jeunes géné- rations confrontées tout à la fois à la crise écologique, économique, sanitaire et sociale. C’est à eux maintenant qu’incombe de choisir le bon chemin. Et aux anciennes générations de les soutenir...