L'actu sous forme de brèves

Après la tentative d’enlèvement par les forces spéciales israéliennes dont a fait l’objet Salah Hamouri, le 20 mai devant les locaux de l’ONG pour laquelle il travaille, à Ramallah, le maire de Grenay (62) a écrit au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Il estime que cette tentative «  intervient dans un moment politique spécifique » où Israël « accélère sa politique de colonisation des territoires palestiniens, au mépris du droit international. C’est bien dans ce contexte qu’une nouvelle étape a été franchie avec cette tentative d’enlèvement : la présence de forces spéciales en Cisjordanie est inacceptable et menace de façon inédite la liberté et la sécurité d’un ressortissant franco-palestinien dans un territoire où la France a reconnu l’indépendance de l’Autorité palestinienne ». L’élu sollicite Jean-Yves Le Drian afin que le gouvernement intervienne auprès d’Israël, comme il l’a fait pour la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah (actuellement détenue en Iran).

Le mouvement Hirak qui mobilise le peuple algérien depuis le 22 (voire le 19) février 2019 a été bloqué par les mesures de confinement contre la pandémie de Covid-19. Alors que l’on s’attendait à sa reprise après la levée du confinement partiel, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a reconduit le dispositif jusqu’au 13 juin dans 44 wilayas* sur 48. Pourtant, le mouvement avait commencé à ressurgir, mi-mai, dans plusieurs villes (Béjaïa, Tizi Ouzou, puis Sétif et Kherrata d’où il est parti). De son côté, le gouvernement a durci le Code pénal (contre les « fake news  ») et multiplie les mesures d’intimidation et d’emprisonnement contre les activistes et les journalistes. Alger a par ailleurs rappelé son ambassadeur en France à la suite de la diffusion de deux documentaires sur France 5 et LCP.

*Collectivité territoriale, équivalent du département ou de la région.

C’est environ la part des fonctionnaires d’État qui étaient encore en télétravail deux semaines après le début du déconfinement. Il s’agit, selon Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, d’éviter l’engorgement des transports et l’affluence dans les restaurants administratifs. La réforme de la fonction publique permet justement de faciliter le télétravail. Le décret d’application de ce volet a été publié le 5 mai.

La région Hauts-de-France repasse au vert grâce au recul de l’épidémie, comme le reste de la France, à l’exception de l’Île-de-France, la Guyane et Mayotte qui passent au orange. À partir du 2 juin dans les zones vertes, toutes les écoles, collèges et lycées vont pouvoir rouvrir, ainsi que les bars, cafés et restaurants. L’épreuve orale du bac de français est elle supprimée. Les salles de spectacle, salles de sport et piscines rouvriront également le 2 juin en zone verte, le 22 juin en zone orange. Dans les espaces en plein air, la jauge maximale sera de 5 000 personnes. La limitation de 100 km pour les déplacements est levée mais les rassemblements sont toujours limités à 10 personnes dans l’espace public et les discothèques, salles de jeux et hippodromes resteront fermés jusqu’au 21 juin.

C’est le nombre de travailleurs précaires qui, selon la CGT, n’ont pas pu ouvrir ou recharger leurs droits au chômage au 1^er mars à cause de l’application de la première phase de la réforme de l’assurance-chômage. La seconde phase est prévue en septembre et entraînerait une baisse des allocations de 22 %.

Avec la bénédiction, un peu tiède de la Cnil, le Parlement a finalement approuvé, ce mercredi 27 mai, le lancement de l’application de traçage numérique StopCovid via nos smartphones. Celle-ci fait débat depuis mi-mars lorsque, à la veille du confinement, le gouvernement s’est mis en quête d’un moyen de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un individu contaminé par le virus. Le problème était de savoir comment faire pour que cette application ne soit pas un outil de contrôle social et qu’elle soit respectueuse de la vie privée. Mais cela a sur- tout donné lieu à une foire d’empoigne avec Apple et Google, ces derniers s’étant alliés pour défendre un modèle décentralisé (auquel s’est ralliée l’Allemagne) qui leur permettra de récupérer les données épidémiologiques. Finalement, le gouvernement assure avoir trouvé une solution basée sur le volontariat, l’anonymisation, l’absence de géolocalisation et le caractère exceptionnel du dispositif. Sans vraiment convaincre. L’exécutif lui-même se montre dubitatif...

Au Sénat, le groupe communiste et républicain réclame un plan de sauvetage pour la culture. Alors que de son côté, le gouvernement a demandé au préfet de la Vendée d’organiser, avec ses responsables, la réouverture du parc de loisir du Puy du Fou le 2 juin. Cette décision aurait été prise lors d’un Conseil de défense et de sécurité nationale. En attendant, « tous les artistes, les intermittents du spectacle, les auteurs, les compositeurs, tous ces professionnels sur lesquels repose le rayonnement culturel de notre pays (...) se sentent totalement abandonnés, vivent avec angoisse l’incertitude du lendemain et attendent du gouvernement une aide vigoureuse pour les aider à résister à la crise qui risque de les emporter ». Structures, salles, associations, etc. mobilisent 2,4 % de la population active et près de 50 milliards d’euros. « La culture doit-elle se contenter de proclamations lyriques et de vaines promesses. (...) À quand un plan de sauvetage pour la culture ? »

Le 5 mai, le président de la communauté urbaine de Dunkerque et les maires concernés ont annoncé une réorganisation de la collecte des déchets. Les communistes dunkerquois réclament plus de dialogue sur cette question et la mise en œuvre d’un débat public. Tout en soulignant l’impact pour les habitants de la réduction à une tournée de ramassage au lieu de deux, voire trois pour les foyers dotés de la poubelle verte, le PCF rappelle le rôle des industriels et de la grande distribution dans l’accroissement permanent des déchets avec les questions d’emballage pour les particuliers mais aussi la gestion des déchets industriels. L’environnement, le retraitement des déchets ont toujours été un dossier sur lequel les Dunkerquois sont à la pointe, surtout dans un contexte industriel aussi dense. Pour les communistes, il s’agit aussi de pointer le rôle indispensable de l’État en soutien aux collectivités pour mener les politiques adaptées à chaque territoire et, surtout, fournir les moyens nécessaires à l’application des règles imposées.

Alinéa, le groupe d’ameublement basé à Aubagne (région PACA) et dirigé par Alexis Mulliez n’a pas résisté aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Basé à Aubagne, il a été créé il y a 31 ans à Avignon. Le 16 mai, il s’est déclaré en cessation de paiement et une procédure de redressement judiciaire a été enclenchée par le tribunal de commerce de Marseille. Soit il y aura un plan de continuation, soit il sera fait appel à des repreneurs. L’enseigne emploie 2 000 salariés répartis dans 30 magasins. Ils demeurent ouverts dans l’attente d’une décision sur l’avenir du groupe.

Le groupe La République en Marche (LREM) perd la majorité absolue au sein de l’Assemblée nationale.17 députés issus principalement de la majorité élue lors des élections législatives de 2017 ont décidé de créer un nouveau groupe. « Ni dans la majorité, ni dans l’opposition », le groupe Écologie, démocratie, solidarité (EDS) se veut indépendant. Il compte parmi les personnalités l’ancien proche de Nicolas Hulot, Mathieu Orphelin (groupe Liberté et Territoires), Aurélien Taché, Cédric Villani, le dissident-candidat à la mairie de Paris face à Benjamin Griveaux. Delphine Batho (non-inscrits), ancienne ministre de l’Environnement, a également rejoint ce nouvel attelage. La fronde avait déjà frappé les marcheurs dès 2018 avec la création du groupe Liberté et Territoires. Outre leur liberté de vote au sein de l’Assemblée, les élus du groupe veulent, entre autres, répondre à « l’urgence écologique ». Le groupe LREM compte désormais 288 élu(e)s. Une seule voix manque pour la majorité absolue qui devrait être vite compensée par celles des nombreux allié(e)s, notamment du Modem.

La centrale syndicale revendique une baisse du temps de travail avec la semaine à 32 heures.Le gouvernement, sous la tutelle du Medef, profite de la pandémie pour augmenter la durée du travail et attaquer les droits aux congés et RTT. « Il y a une grosse inquiétude sur l’emploi. Des plans de licenciement sont déjà en train de se structurer.C’est donc incohérent d’allonger le temps de travail.Il faut une meilleure répartition du temps de travail », précise Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale.En 2018, selon la CGT, les heures supplémentaires représentaient l’équivalent de 542 000 emplois à temps plein.La réduction du temps de travail contribuerait à créer directement des emplois, améliorerait la santé et la productivité des salariés tout en augmentant les qualifications.Une mise en place qui suppose toutefois une réelle politique industrielle et des investissements publics conséquents notamment en matière d’environnement. C’est la seule façon pour la CGT d’enrayer le chômage.

Rendons à César ce qui appartient à César : c’est La Voix du Nord qui, en relatant la visite dans le Nord de Muriel Pénicaud, mardi 19 mai, rapporte des propos qu’André Dupon, le président de Vitamine T dont plusieurs établissements fabriquent des masques, a tenu à la ministre du Travail. Selon lui, le président de Région Xavier Bertrand était impatient d’être livré alors qu’il avait promis une distribution importante de masques pour le public. Alors que l’élu lui demandait de produire plus vite, André Dupon lui aurait rétorqué :« On n’est pas au Pakistan ! » On ne sait pas si la ministre a répété la conversation à l’intéressé lorsqu’il est arrivé un peu plus tard. En tout cas, elle lui murmurait à l’oreille. Plus précisément, elle lui parlait « à voix basse » et « loin des oreilles indiscrètes »...